« Dans l’espace, personne ne vous entendra éclater… de rire ! » Après tout, il ne s’agit pas de votre ballon de fête moyen, mais d’une habitat spatial gonflable de Sierra Space qui vient de réaliser un « pop » pour la science !
Tenez-vous bien, car le test en question est appelé « pressure burst test », un défi consistant à gonfler le module jusqu’à ce qu’il explose, littéralement. Et en effet, ce gros ballon spatial a supporté des pressions allant jusqu’à 77 psi avant de dire adieu, dépassant ainsi la recommandation de sécurité de la NASA fixée à 60,8 psi de, pas moins de, 27%. C’est un peu comme manger de la soupe avec une fourchette… efficace jusqu’à ce que tout s’envole !
On ne parle pas d’une piñata spatiale mais bien de la LIFE (Large Integrated Flexible Environment), un habitat volumineux testé en grandeur nature. Cette structure est si grande, qu’en prenant de l’altitude, elle dépasse de loin votre belle-mère au concours de qui prend le plus de place dans le salon. Avec ses plus de 20 pieds de hauteur, elle pourrait contenir jusqu’à un tiers du volume de la Station Spatiale Internationale (ISS).
« Ce n’est pas un spectacle de magie, mais plutôt une révolution dans l’habitat spatial : Sierra Space dépasse l’ISS en volume, et en provoquant des explosions contrôlées. »
N’allez pas croire que fabriquer un habitat spatial est un jeu d’enfant. Leanne Thompson de Sierra Space nous rappelle que pour arriver à un volume équivalent sur l’ISS, il a fallu entre 10 et 15 lancements. Pourtant, chaque module LIFE est conçu pour s’intégrer dans une coiffe standard de cinq mètres de diamètre. Et attention, on parle déjà de versions plus costaudes qui pourraient jouer des épaules dans des coiffes de sept mètres.
Le test s’est attardé sur la coquille sous pression, une couche de protection constituée de « softgoods », des matériaux textiles qui, une fois gonflés, se la jouent costaud comme du béton armé. Ces tissus ne sont pas des débutants dans l’espace ; ils ont déjà fait leurs preuves en tant que sas gonflables sur l’ISS. Et en matière de gonflage, Sierra Space ne lésine pas sur la qualité : pensez aux sangles en Vectran, plus forts que Schwarzy… euh pardon, l’acier quand ils prennent leur envol orbital.
Avant de crier au génie, il est crucial de savoir que le module LIFE n’est pas un simple ballon de baudruche géant. La vidéo de Sierra Space présente les neuf couches composant le module, y compris la fameuse couche de contrainte, doublées d’un isolant thermique et d’une couverture externe. C’est un peu comme un oignon spatial, il y a de nombreuses couches et le résultat est à pleurer… de joie !
Les plans ambitieux de Sierra Space prévoient le déploiement de ces habitats LIFE en orbite terrestre basse au sein d’Orbital Reef, une station spatiale privée développée conjointement avec Blue Origin. Notons que cette annonce pourrait faire souffler un vent d’optimisme face aux récentes rumeurs de turbulences autour du projet. Et cette année, Sierra Space promet de tester de façon « agressive » toutes ces couches, pour que dans le cosmos, la pressure soit toujours… du bon côté.
Source : Techcrunch
