« La vie est comme un compte PayPal, on ne sait jamais quand il va y avoir des coupes! » Ah, l’ironie de la high-tech! Alors que PayPal devrait servir à gonfler nos comptes en banque, voilà qu’il se lance dans une cure d’amaigrissement plutôt radicale. On parle ici de licenciements à la chaîne, mes chers lecteurs. En effet, la rumeur d’une vague de licenciements chez la firme avait enflé plus vite qu’une levée de fonds dans la Silicon Valley, et The Information a vu juste.
Ne sortez pas vos mouchoirs tout de suite – ou du moins, pas pour votre propre compte – mais pour les milliers (oui, vous avez bien lu) d’employés PayPal sur la corde raide. Au dernier pointage, Bloomberg, qui a toujours l’oeil sur le pouls des géants tech, chiffre la purge à environ 9% de l’effectif, soit 2,500 âmes. PayPal n’a d’ailleurs pas tardé à confirmer la nouvelle dans une lettre du PDG Alex Chriss, distribuée plus rapidement qu’une transaction frauduleuse sur le net.
Alex Chriss y va de son petit laïus sur l’urgence d’innover, d’aller vite, de se concentrer sur les vrais problèmes des clients. Voeux pieux ou réalités du marché ? Une chose est sûre, le grand manitou appuie sur le champignon de l’efficacité et de l’automatisation. Côté technologies, il compte sortir le grand jeu pour moins de complexité et, on l’espère, plus de satisfaction client. Ce n’est pas tout de rêver de grandeur, encore faut-il appuyer sur les bonnes touches… du clavier ou de la calculatrice!
L’innovation et l’automatisation dans le viseur de PayPal, avec des licenciements comme catalyseur du changement.
L’année dernière même période, c’était déjà la politique de la chaise vide avec 2,000 employés éjectés de la fusée PayPal. C’était 7% à l’époque, manifestement, la fronde a grossi. Tandis que les anciens font leurs cartons, la danse des chaises musicales continue dans les hautes sphères : des changements dans l’équipe exécutive – le PDG qui vient de chez Intuit, un nouveau CTO, un nouveau CFO – tout ça donne le tournis. PayPal cherche manifestement à se réinventer plus vite qu’un utilisateur oublie son mot de passe.
Le géant du paiement a acquis des fintech de renom comme Venmo, Xoom et Honey, mais bute sur des montagnes nommées Apple et Stripe, dévoilant les limites de l’expansion. Si Amazon largue Venmo comme un vieux penny et qu’un class action pointe le monopole restrictif de PayPal, on se dit que le vent tourne. Et n’oublions pas, dans ce tableau quelque peu écorné, les licenciements à San Jose en mai dernier. La réduction d’effectif semble être devenue le hobby préféré du groupe.
PayPal joue une partition serrée dans la symphonie fintech, tiraillé entre l’envie de garder la cadence et le besoin d’adapter son orchestre. Est-ce que cette symphonie se finira en majeur ou en mineur ? Cela reste à voir, mais en attendant, les employés licenciés ne diront pas non à un remboursement… musical ou pas! Sur ce, gardez un oeil vigilant sur vos e-épargnes, car chez PayPal, quand la musique s’arrête, certains se retrouvent sans chaise.
Source : Techcrunch