Quelle innovation pourrait bien bouleverser le paysage actuel des composants électroniques ? Une start-up allemande, Semron, semble avoir une réponse intrigante : des puces dites « 3D-scaled » destinées à exécuter des modèles d’IA localement sur des smartphones et d’autres appareils mobiles. Mais comment cette prouesse serait-elle possible ?
Les fondateurs Kai-Uwe Demasius et Aron Kirschen, ingénieurs diplômés de l’Université de Technologie de Dresde, ont imaginé des puces qui utilisent des champs électriques pour réaliser des calculs au lieu de courants électriques, comme le font les processeurs conventionnels. Cette caractéristique serait-elle la clé d’une efficacité énergétique accrue tout en maintenant des coûts de fabrication bas, comme l’affirme Kirschen ?
À l’heure où le monde technologique s’inquiète d’une possible pénurie de ressources en calcul pour l’IA, Semron pourrait-elle représenter un salut pour des entreprises dépendantes de ces capacités ? Kirschen est convaincu que les fonctionnalités uniques de la technologie de Semron leur permettront de rivaliser avec les prix des puces actuelles, tout en offrant la capacité de gérer des IA avancées. Mais quels sont les éléments qui différencient leurs puces de la concurrence ?
Semron offre-t-elle la solution miracle pour l’ère post-Moore avec ses puces révolutionnaires ?
Une différence majeure réside dans l’utilisation de composants connus sous le nom de « memcapacitors », ou condensateurs à mémoire, qui, contrairement aux transistors, sont capables de stocker de l’énergie. Ces memcapacitors fonctionnent en s’appuyant sur le principe de l’effet de blindage et sont fabriqués à partir de matériaux semi-conducteurs conventionnels. Est-ce que cette approche pourrait vraiment minimiser la consommation d’énergie et la production de chaleur ?
En exploitant les propriétés réductrices de chaleur des champs électriques, Semron envisage de superposer jusqu’à des centaines de couches de memscapacitors sur une seule puce, augmentant ainsi considérablement la capacité de calcul. Ce concept de « puces dans un paquet » pourrait-il révolutionner la densité des ressources informatiques sur une zone de silicium fixée ?
Une étude de 2021 a montré des efficacités énergétiques impressionnantes pour des modèles de vision par ordinateur, mais comment Semron compte-t-elle se démarquer dans un domaine où les startups de puces personnalisées ne manquent pas et où les investissements se chiffrent en dizaines de millions d’euros ? Avec une concurrence acharnée, quel sera l’atout de Semron pour attirer les clients et gérer les défis de la production de masse ?
En dépit des défis, Semron, avec son équipe de seulement 11 personnes prévoyant un renfort de 25 personnes supplémentaires d’ici la fin de l’année, a déjà réussi à attirer des financements conséquents. Comment cette start-up a-t-elle convaincu les investisseurs de soutenir sa technologie promettant de réduire les coûts et la consommation d’énergie pour une tâche informatique donnée ? Un partenaire de SquareOne souligne que « les ressources informatiques vont devenir le ‘pétrole’ du 21e siècle ». Semron détient-elle vraiment la clé pour résoudre la crise annoncée des ressources informatiques ?
Alors que Semron amorce le pas dans une course intense pour l’innovation en matière de puces d’IA, une interrogation demeure : leur technologie pourra-t-elle réellement tenir ses promesses et s’imposer comme le nouveau standard de l’industrie ?
Source : Techcrunch