Quel est le rôle des dirigeants technologiques dans la modération de leur propre discours public? Cette question se pose avec acuité suite à l’épisode récent impliquant Garry Tan, président de Y Combinator, dont le tweet controversé continue de provoquer des remous. Des menaces ont été reçues par trois superviseurs de San Francisco—Aaron Peskin, Myrna Melgar, et Dean Preston—qui ont par la suite déposé des plaintes auprès de la police, mais quel lien avec le tweet en question?
En effet, le tweet en question, maintenant supprimé, citait une chanson controversée de Tupac Shakur, mais pouvons-nous vraiment croire que l’intention n’était que de faire une référence culturelle? Tan a-t-il correctement évalué l’impact que ses mots pourraient avoir?
Peskin affirme ne pas croire que les menaces provenaient directement de Tan, mais comment se fait-il que ces dernières semblent suivre la publication de ce tweet? Ces lettres haineuses, reçues par le passé par des membres du conseil, créent un contexte effrayant. Est-ce que les excuses de Tan sont suffisantes pour réparer les dommages causés à la discorde démocratique?
« Les paroles publiques peuvent-elles vraiment être effacées sans laisser de traces significatives sur la sphère publique? »
Les incidents précédents, comme les cartes postales antisémites reçues en octobre, jettent-ils une lumière nouvelle sur ces menaces actuelles? Les mots en bas des lettres récentes, prétendant être envoyés «sans intention de menace», pourraient-ils être interprétés autrement dans ce contexte?
Peskin n’a jamais rencontré Tan personnellement, mais quelle doit être la responsabilité de ce dernier dans le suivi de ses déclarations publiques, surtout quand elles entraînent des conséquences aussi graves? Et alors que Tan reste muet face à ces questions, les citoyens de San Francisco et les observateurs de la démocratie sont laissés à réfléchir sur l’éthique de la parole dans notre société hyperconnectée.
N’y a-t-il pas une leçon à tirer sur la nature volatile du discours en ligne pour les dirigeants d’opinion et les décideurs des sphères technologiques? La réaction de Peskin souligne une préoccupation qui dépasse la politique locale, appelant à une réflexion plus profonde sur la portée de nos mots à l’ère numérique. Alors que nous attendons toujours une réponse de Tan, devons-nous nous attendre à voir émerger de nouvelles normes pour le discours en ligne, en particulier lorsque celui-ci émane de figures d’autorité dans l’industrie technologique?
Les implications pour la liberté d’expression et pour la sécurité des acteurs publics sont considérables. Mais jusqu’où cette liberté peut-elle être poussée avant que le risque de menaces réelles ne devienne trop grand? Quelle est la responsabilité des leaders technologiques comme Tan lorsqu’ils naviguent dans l’arène publique volatile de Twitter et d’autres plateformes sociales?
Source : Techcrunch