Est-ce que la technologie se doit d’innover ou de répondre à un besoin réel? Dans l’univers trépidant de l’intelligence artificielle (IA), il semble que chaque semaine apporte son lot de nouveautés. Mais sont-elles toutes essentielles, ou simplement des gadgets de plus dans un océan numérique déjà saturé?
Cette semaine, Amazon a dévoilé Rufus, son nouvel assistant d’achat propulsé par l’IA. Intégré à l’application mobile d’Amazon, Rufus a pour mission de simplifier la recherche de produits, de réaliser des comparaisons et de fournir des recommandations d’achat. Mais qui a vraiment demandé une telle technologie? Et qui, surtout, l’utilisera réellement au-delà de la nouveauté?
Les statistiques nous montrent que la majorité des adultes, même informés de son existence, n’ont jamais utilisé ChatGPT, le chatbot de l’IA générale (GenAI) de l’entreprise OpenAI. Avec les problèmes notoires de la GenAI comme les erreurs factuelles, les violations de droit d’auteur et les préjugés, devrions-nous vraiment nous enthousiasmer pour un nouveau gadget numérique?
Par ailleurs, une étude récente indique que lorsqu’il est question de shopping en ligne, les consommateurs semblent privilégier les images de produits et les descriptions plutôt que l’usage d’un assistant d’achat. Alors, Rufus pourra-t-il vraiment s’intégrer dans les habitudes des clients?
Est-ce que Rufus répond à un besoin essentiel du consommateur ou est-il juste un autre gadget dans le vaste univers de l’e-commerce?
Si la reconnaissance des besoins est cruciale, qu’en est-il de comprendre ce qui est «normal» ou «typique»? Un modèle de GenAI pourrait-il maîtriser ces concepts subtils? Et pour ce qui est du sens commun, concept apparemment simple, quelle quantité un IA pourrait-il en posséder lorsqu’on sait que chacun a sa propre définition?
En fin de compte, il semble que la technologie de l’IA continue de progresser, que ce soit dans la détection de préférences, l’amélioration de l’expérience utilisateur ou le développement de capacités nouvelles. Des initiatives comme celles de Purdue pour simuler la croissance des arbres ou celle de l’Université de Cambridge pour développer une dextérité robotique sont des exemples remarquables de la polyvalence de l’IA.
Néanmoins, la pertinence et l’utilité restent des questions ouvertes. Les innovations technologiques accentuent-elles réellement notre expérience quotidienne, ou créent-elles de nouveaux besoins pour justifier leur existence?
Source : Techcrunch