« En matière de musique, la pomme d’Apple ne tombe jamais bien loin de l’arbre controversé. » Dans une tournure des plus ironiques, Apple, le titan de la technologie, a récemment tenté de charmer ses musiciens avec un alléchant hochet financier : 10% de royalties supplémentaires pour ceux qui bercent leurs mélodies dans le doux berceau de l’audio spatial. Mais doux Jésus, cette offre a des relents de pomme empoisonnée pour les labels indépendants, qui crient au scandale dans les colonnes du Financial Times !
L’audio spatial, c’est cette petite merveille sonore façonnée grâce à la baguette magique de la technologie Dolby Atmos, qui se vend la bagatelle de 1 000 dollars le sortilège, et dix fois plus pour un album complet. Quand on y pense, c’est le prix d’un bien joli vélo… un investissement à multiplier par le nombre d’albums d’un catalogue entier et les petites étiquettes musicales vont vite suer des balles à paillettes. Pour ne dire qu’eux, Beggars Group, Secretly, et Partisan Records, ne sont pas franchement à la fête.
« Si votre verger musical doit perdre de 5 à 10% de ses fruits dorés et ce, non pas car les mélodies ne sont pas au diapason mais car le grand méchant loup Universal raflera la mise, ça la fiche mal, » a confié un des pontes du disque au FT.
D’ailleurs, ils arborent déjà leurs plus belles épines pour aller râler auprès de la firme de Cupertino; il en va de leurs petites grappes de billets verts. Après tout, susurrer une chansonnette dans l’oreille de la pomme géante pour qu’elle soit plus généreuse, c’est quasiment devenu une berceuse pour ces durs à cuire du milieu indé.
Et en parlant de Cupertino, tiens, on s’y croirait presque dans un conte de fées – ou plutôt de fous – où les indépendants jouent les David éplorés face au Goliath en titane. Mais dans cette histoire, qui sera l’heureux vainqueur ? Le geôlier de l’iTunes ou les petits labels qui ne veulent pas se faire croquer comme une vulgaire pomme de l’iPod ? Seul l’avenir, rythmé par des mélodies en 3D, nous le dira.
En attendant, repensez-y à deux fois avant de transformer toutes vos chansons en expériences sonores immersives; le coût de l’équipement pourrait vous faire entendre la musique d’une façon… disons… plutôt désaccordée. Et pour les labels indépendants – comme au bon vieux temps du walkman – il faut parfois se contenter de marcher avant de pouvoir courir dans les prairies de l’audio spatial. Allons, bon courage, et que le meilleur de la symphonie technologique l’emporte!
Source : Engadget