« Un cerveau électronique qui vous fait voir double, ça vous dit? » Souriez, vous êtes peut-être filmé par votre propre – faux – jumeau digital. Ah ! Les deepfakes, ces coquines créations de l’intelligence artificielle (IA) qui prennent un malin plaisir à nous faire miroiter une réalité… alternative. À Hong Kong, un brave employé de finance, travaillant pour une entreprise multinationale qui n’a pas souhaité crier son nom sur tous les toits, s’est fait duper en transférant la modique somme de 200 millions de dollars de Hong Kong (tiens, tiens, environ 25,6 millions de dollars US).
Cette pige numérique? Un coup de fil vidéo avec un soit disant « directeur financier », basé au Royaume-Uni, entouré de ses acolytes tout aussi bidonnés — une fine équipe de deepfakes confectionnés avec soin à partir de vidéos publiques des vrais collaborateurs. Notez l’astuce : le faux CFO a usé son charme virtuel et son autorité pour convaincre notre ami de transférer le pactole en 15 petites transactions, vers 5 comptes bancaires locaux bien réels, eux.
Un employé dupé, des deepfakes persuasifs, et la technologie d’IA qui se fait la malle avec des millions.
À noter que les flics de Hong Kong ont claqué les menottes à six individus liés à cette affaire pour le moins… artificielle. Ces artistes du faux ont amassé huit cartes d’identité, formulé pas moins de 54 inscriptions bancaires et déposé fièrement 90 demandes de prêts en cette belle année 2023. Et ce, sans mentionner la vingtaine d’abus de deepfakes utilisés pour gruger les systèmes de reconnaissance faciale.
Les deepfakes, qui fleurissent plus vite que les pop-ups sur un site louchement gratuit, forment l’un des chevaux de Troie de l’AI qui évolue plus vite que l’éclairage d’une star sur TikTok. Rappelons-nous comme si c’était hier, en janvier, quand Taylor Swift a dû faire face à des images pornographiques non consenties pendant qu’une version contrefaite du Président Joe Biden faisait des coups de fil plutôt douteux pour décourager les électeurs de s’exprimer lors d’une primaire dans le New Hampshire.
Pour finir sur une note qui vibre plus haut que la fausseté de ces IA, on peut se dire que, dans le monde de la tech, il y a les bons, les brutes et… les deepfakes. Et entre nous, leur chanter « I Will Always Love You » (à la manière d’un certain deepfake de Whitney Houston), c’est sûrement pas ce qui va pacifier le Wild Wild Web.
Source : Engadget
