« Quand la technologie rencontre l’ironie du sort, c’est souvent dans une ruelle sombre, et elle n’en sort pas indemne. » C’est un peu l’histoire de Everbridge, célèbre pour son logiciel de gestion des événements critiques (CEM), qui se fait embarquer dans un deal très privé. Ne rêvez pas trop, ce n’est pas un rendez-vous galant, mais une acquisition tout ce qu’il y a de plus sérieuse : un pactole de 1,5 milliard de dollars versé tout en douceur par le géant du capital privé Thoma Bravo.
Ah, Everbridge, notre messager de l’apocalypse personnel depuis 2002, où elle s’est érigée en fidèle guide au pays des catastrophes. Si jamais le monde s’écroule, vous pouvez compter sur elle pour vous envoyer une petite notification. « Alerte aux zombies » ? « Invasion extraterrestre en cours » ? Ils ont certainement une app pour ça !
Des jeux de cour de récré à la cour des grands, Everbridge a su monter les échelons jusqu’à son apogée en 2021, atteignant une valorisation de 6,4 milliards de dollars. Mais comme une étoile filante, sa gloire fut fugace et chute plus vite qu’un smartphone sans coque. Résultat ? Elle flirtait avec le milliard de dollars tout au mieux ces derniers temps.
Everbridge, après une ascension fulgurante, se trouve dans l’orbite de Thoma Bravo prête à repartir vers de nouveaux horizons financiers.
Plan premium
Thoma Bravo, en chevalier blanc des entreprises logicielles en détresse, dégaine son chéquier en mode premium : un joli surplus de 50% sur la valeur de marché de notre damoiselle – même si on prend la moyenne des derniers mois, le premium reste à 32%. Autant dire que les actionnaires vont avoir du mal à refuser cette danse à 28,60 dollars par action.
Et pourquoi cet élan de générosité ? Parce que le monde est incroyablement stable et qu’il n’y a jamais de problèmes, évidemment. Spoiler alert : c’est l’inverse. Avec les élections qui s’annoncent, le changement climatique et les tours de montagnes russes économiques, les outils SaaS d’Everbridge n’ont jamais été aussi sexy. « Capitale pour la gestion des risques » telle est la tirade romantique de Thoma Bravo qui, sous son armure brillante, est prêt à infuser de la magie (et de l’argent frais) pour que la technologie d’Everbridge puise aider la veuve et l’orphelin économique un peu partout dans le monde.
Une affaire presque conclue, si ce n’est quelques signatures réglementaires et d’actionnaires qui manquent à l’appel. Mais ils prévoient de boucler le deal sous les doux rayons du soleil printanier de 2024.
Source : Techcrunch