Comme on dit souvent dans le monde de la tech, « Les puces électroniques peuvent sauter plus haut que les prédictions des analystes, mais la justice a tendance à rester bien ancrée au sol. » Ce proverbe s’applique parfaitement à Jay Y. Lee, le grand manitou de Samsung, qui, selon The Financial Times, vient d’être acquitté des chefs d’accusation de manipulation de stock et de fraude comptable liés à une fusion en 2015. Cet acquittement survient suite à une année financièrement morose pour Samsung.
En quête d’une condamnation de cinq ans de prison, les procureurs ont assuré que Lee avait manipulé le cours des actions de deux filiales de Samsung pour faciliter une fusion, renforçant ainsi son emprise sur l’empire. Néanmoins, le tribunal du district central de Séoul a jugé que les procureurs n’avaient pas réussi à prouver la moindre once de ces faits, faisant de ce jugement une sorte de décharge électrique libératoire pour Lee.
La voie est maintenant libre pour que Lee et son vaisseau amiral, Samsung, se concentrent de nouveau sur leurs activités en déclin, notamment les smartphones et les puces mémoire. En effet, Samsung a récemment cédé sa couronne de leader des ventes de smartphones à Apple et accuse un retard dans le marché juteux de la mémoire à haute bande passante.
Jay Y. Lee peut recharger ses batteries après que le tribunal a court-circuité les accusations.
Cette décision est saluée par les groupes d’affaires, mais suscite des réactions mitigées au pays du matin calme. Des voix s’élèvent contre une justice qui semblerait avoir un doux penchant pour l’élite économique du pays, faisant clairement allusion à la libération anticipée de Lee malgré une sentence initiale en 2017 pour corruption.
Et pour rajouter un soupçon de fer à cette drôle de saga, notre cher leader de Samsung avait été reconnu coupable en 2017, libéré après un an en détention, avant d’être remis en prison suite à un retournement de la Cour suprême. Mais comme un feuilleton judiciaire k-drama, Lee a été par la suite libéré sous condition.
Comme une cerise sur le gâteau de ce mélodrame judiciaire, Lee a bénéficié d’une grâce présidentielle en 2022, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol – ironiquement ex-procureur général ayant supervisé les premières condamnations – arguant que cette grâce aiderait à surmonter la crise économique. Et nous qui pensions que les cartes mémoires stockaient seulement des données, voilà qu’elles nous offrent des revirements de situations!
Source : Engadget