Le gouvernement britannique publie-t-il une réponse concrète aux préoccupations réglementaires concernant l’intelligence artificielle ou cherche-t-il simplement à renforcer sa position de leader, sans grande considération pour les risques éventuels? Une consultation réglementaire sur l’IA, initiée l’année dernière par le biais d’un livre blanc, plaçait le Royaume-Uni vers une préférence pour la régulation légère, appuyée par des lignes directrices « contextuelles ». Mais la question persiste : ces mesures sont-elles suffisantes?
L’annonce d’aujourd’hui de plus de 100 millions de livres sterling pour renforcer la réglementation et innover en matière d’IA pourrait-elle véritablement propulser le Royaume-Uni vers un leadership mondial dans ce domaine? La répartition du financement entre la mise à niveau des compétences des régulateurs et l’établissement de pôles de recherche est-elle équilibrée pour répondre efficacement aux besoins actuels?
Est-il prudent de compter sur un financement additionnel de 10 millions de livres pour « mettre à niveau » les compétences des régulateurs face à la montée en puissance de l’innovation en IA, ou est-ce simplement un pansement sur une jambe de bois, étant donné la complexité et les enjeux liés à cette technologie? Les outils techniques envisagés pour examiner les systèmes d’IA ont été détaillés, mais rien n’indique le nombre de personnel additionnel que pourraient recruter les régulateurs avec ces fonds supplémentaires.
Comment la grande enveloppe de 90 millions de livres destinée à établir neuf centres de recherche facilitera-t-elle les innovations locales en IA, particulièrement dans des domaines tels que la santé et la chimie? S’agit-il là d’un pas en avant significatif dans l’affirmation du Royaume-Uni en tant que puissance innovante en IA?
Avec une telle division du financement, les réformes réglementaires ciblées paraissent être le parent pauvre de l’initiative britannique, tandis que l’accent est mis sur le développement d’une IA « nationale ».
Est-ce réaliste pour le gouvernement britannique de vouloir mettre en place ces stratégies réglementaires sans cadre législatif solide, et cela peut-il réellement favoriser l’innovation tout en gérant les risques associés à l’IA? Il semble que, compte tenu de la proximité des élections, auxquelles le gouvernement actuel s’attend à perdre, il n’y ait tout simplement pas assez de temps pour légiférer sur un sujet aussi complexe que l’IA.
Face à l’engagement de l’Union européenne vers une régulation claire de l’IA, le Royaume-Uni choisit une stratégie différente en s’appuyant sur une régulation plus sur mesure. Mais quelle approche sera la plus efficace pour attirer et promouvoir l’innovation dans le secteur de l’IA?
Le financement conséquent de cette stratégie est-il réellement investi dans la recherche responsable en IA, ou est-il simplement une manière pour le gouvernement Sunak de se précipiter vers le soutien de l’innovation « nationale » sans considération suffisante pour un cadre regulatory robuste?
Quelle est exactement cette « approche innovante » du gouvernement britannique en matière de réglementation de l’IA, et quels seront les impacts réels de ces investissements et de cette stratégie réglementaire dite « agile » sur les acteurs du secteur de l’intelligence artificielle?
Source : Techcrunch
