Est-ce que le nouveau Vision Pro d’Apple a-t-il vraiment le potentiel de transformer notre rapport à la technologie? Lancé il y a tout juste une semaine, l’impact du contenu immersif sur le succès des plateformes matérielles n’est pas une proposition radicale. En effet, il est largement admis que le destin d’une plateforme est étroitement lié à la richesse de son contenu. Comment Apple compte-t-elle donc réitérer le succès qu’elle a connu avec d’autres appareils par le passé?
Retour en 2014, l’Apple Watch fut accueillie avec perplexité. Quel était donc l’intérêt d’un tel dispositif? Ne ressemblait-il pas simplement à une extension de l’iPhone à l’écran réduit? Mais avec le temps, ne s’est-elle pas imposée, notamment grâce à ses fonctionnalités liées à la santé? Avec le Vision Pro, dévoilé à un prix de 3 500 $, les questions fusent. Les développeurs d’applications et de jeux auront-ils le même pouvoir de persuasion et pourraient-ils, cette fois aussi, faire pencher la balance?
Le Vision Pro est indéniablement un bijou technologique, mais peut-on déjà parler de contenu « tueur » qui justifierait son acquisition? L’informatique a été le domaine privilégié par Apple, notamment pour séduire les clients professionnels aux budgets conséquents. La stratégie de l’entreprise sera-t-elle payante, permettant de démocratiser éventuellement les modèles futurs grâce à l’économie d’échelle?
Le « pourquoi » est étroitement lié au contenu, et le Vision Pro cherche encore son application vedette.
Et quelle est la valeur ajoutée pour les développeurs tiers dans ce nouveau paysage? S’agit-il d’une tactique intelligente pour diversifier les fonctionnalités, tirant parti de perspectives extérieures et de créativité souvent jugées contre-productives au sein de structures internes plus rigides? A-t-on raison de s’interroger sur la capacité d’Apple à attirer ces développeurs cruciaux, malgré l’annonce de 600 applications « optimisées » pour un appareil de première génération dans un marché incertain?
Quid de l’utilisation de ces applications dans une optique immersive? Est-ce que tenir une application iPad sur le casque justifie l’expérience et le coût, alors que l’on discute ici d’un équipement de pointe à 3 500 $? Que peut réellement nous offrir cette machine?
Qu’en est-il de l’intégration de routines de bien-être, comme des exercices de Pilates suivi de jeux tels que Synth Riders pour stimuler l’énergie matinale ou de l’après-midi? La plateforme profitera-t-elle d’une diversification en proposant par exemple plus d’expériences de « light exercise »?
Enfin, quels domaines pourraient tirer parti du potentiel de la réalité étendue? Peut-on envisager des innovations dans la science, l’éducation et les divertissements, à l’image des rencontres virtuelles avec des dinosaures ou des voyages à travers les confins de l’espace? Les possibilités semblent infinies, mais ces expériences mettront-elles suffisamment en valeur les capacités du Vision Pro pour justifier son adoption?
Source : Techcrunch