« Leur mère leur avait pourtant dit de ne jamais regarder le soleil en face ! ». Eh bien, figurez-vous que lors d’une éclipse solaire totale, c’est presque ce que vous devriez faire – sous certaines conditions. À vos masques (de soleil), prêts, regardez !
Une opportunité stellaire frappe à nos portières célestes le 8 avril : une éclipse solaire totale invite nos rétines en balade sur le chemin de la totale où, le temps de 4.5 minutes sidérales, on peut lorgner droit dans le disque solaire. Oh, éblouissement !
Sauf qu’on n’a pas l’habitude – on nous a tant rabattu les oreilles avec les dangers de fixer le gros astre. Heureusement, Dr. Chou, professeur ès optométrie à la retraite, éclaire notre lanterne : notre réflexe d’aversion est un garde-fou biologique qui protège nos petits yeux fragiles.
À contre-courant des idées reçues, l’éclipse totale joue les exceptions. L’alignement cosmique parfait de la lune devant le soleil fait de l’ombre à notre bonne vieille étoile et dévoile sa coiffure de Diva : la corona. Un instant magique où l’on peut se permettre de fixer l’obscurité nouvelle sans craindre de griller la rétine… enfin, presque.
Se le permettre, oui, mais pas sans la panoplie de l’astronome prudent : lunettes filtrantes, vérification de la qualité, et surtout, timing précis !
Dr. Chou, qui a participé à développer les normes internationales pour les filtres d’éclipse, insiste sur l’importance d’attendre les fameuses « perles de Baily » pour ôter les lunettes. Ces filtres spéciaux sont la clef pour éviter un tatouage rétinien permanent. Suivez la notice : lorsque le premier flash lumineux point le bout de sa lumière… c’est clair comme le jour, on remet les bésicles !
Mais attention, lors d’une éclipse partielle, point de salut sans les lunettes. Ignorer cet avertissement, c’est autant dire ‘adieu’ à une partie de sa vue, parfois de manière irréversible. Et les lunettes de soleil dans tout ça ? Aussi utiles face à l’éclipse qu’un parapluie dans une piscine – autrement dit, la référence optométrique de l’inutile.
Ne perdons pas de vue les risques : sans protection, les retinas absorbent la lumière solaire, et à force de cumul, même les petits coups d’œil répétés cuisinent un motif bien net dans les tissus, aux conséquences visuelles tardives et potentiellement handicapantes.
Alors, oui, l’invitation de l’éclipse est tentante, mais souvenez-vous que les étoiles sont à contempler, non à imiter en brillance. Et si certain chassé-croisé lunaire vous donne des envies de clignotement solaire, que la sagesse de Chou vous accompagne : sans le bon attirail, ce ne serait pas une éclipse mais un eclipse de votre vision qu’il vous faudra alors annoncer. Et si la tentation persiste, souvenez-vous que seul Superman peut se permettre de jouer à ce jeu de regard sans finir… lunettes sur le nez !
Source : Mashable
