Il paraît que l’argent ne fait pas le bonheur, mais quand sa valeur chute, ça n’amuse plus personne ! C’est un peu la mésaventure de Paytm, cette firme indienne de paiement digital qui percevait jusqu’à récemment l’eldorado financier d’un clic. Hélas pour eux, le courtier Macquarie a récemment joué les oiseaux de mauvais augure, sabrant leur objectif de cours sur 12 mois en deux, aussi sec qu’un coup de katana. On parle d’une dégringolade de 650 à 275 roupies. Autant dire qu’ils ont changé leur fusil d’épaule… et de calibre.
Paytm, qui flottait tranquillement sur un petit nuage à presque 20 milliards de dollars en 2021, s’est pris une averse de réalité en plein vol: plus de 6% de chute en une matinée pour atterrir à 395 roupies (oui, prenez un parapluie, c’est douloureux). C’est la banque centrale indienne qui vient de les rappeler à l’ordre, avec une petite tape réglementaire bien sentie. Résultat, Paytm Payments Bank a presque dû mettre la clef sous la porte, et ça, ça ne fait pas bon ménage avec les transactions digitales.
Ce qui inquiète Macquarie, c’est la grande migration des clients, qui pourraient s’envoler plus vite qu’une offre de financement sur un popup en ligne. En gros, les clients pourraient dire « Ciao bella ! » à la banque plus vite qu’il ne faut pour taper un code de sécurité à 3 chiffres.
Macquarie anticipe un exode client massif digne de la ruée vers l’or… en sens inverse.
On n’est pas loin de la crise de l’immobilier avec des valeurs qui s’évaporent comme par magie. Paytm qui valait un joli pactole à 2,1 milliards de dollars pourrait faire des envieux chez les prestidigitateurs. Surtout que côté cash, ils en avaient plein la tirelire fin décembre. Mais quand il faut transférer tous ses clients d’une banque à une autre en jouant à « Qui est-ce? » version KYC, c’est pas une partie de plaisir.
Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, imaginez-vous que Paytm, c’est un peu le cupidon du prêt. Mais sans licence pour être un établissement financier à part entière, ils jouent les entremetteurs entre prêteurs et emprunteurs. En fouinant un peu, Macquarie nous apprend que le bal des financeurs pourrait bien finir en chaises musicales, avec certains partenaires qui reluquent déjà vers la sortie.
Finalement, la banque centrale dit qu’elle ne sévit qu’en cas de non-conformité persistante, se posant en justicière des temps modernes, avec Shaktikanta Das, leur gouverneur, en super-héros de la stabilité financière. En somme, ils veillent au grain pour que votre roupie soit bien gardée, sans faire de vagues dans la mare économique.
Source : Techcrunch