« L’argent ne pousse pas sur les arbres, mais les délais, eux, semblent bien élastiques! » C’est sans doute ce qu’ont dû se dire les dirigeants de Paytm Payments Bank en apprenant la nouvelle. La fameuse Banque Centrale de l’Inde (RBI), semblable à un parent indulgent, a décidé d’étendre le couvre-feu financier de la banque jusqu’au 15 mars. Incontestablement, le soufflé retombe puisque l’interdiction initiale de prendre des dépôts et de faciliter des crédits devait prendre effet le 29 février.
Les acteurs du marché qui prenaient déjà des positions défensives en misant sur un nouvel épisode haletant de cette saga se retrouvent avec un rebondissement sur les bras. Paytm, qui flottait joyeusement en bourse en 2021 avec une valorisation de 20 milliards de dollars, a vu sa capitalisation fondre comme neige au soleil, diminuant de 55%. Tout cela pour se retrouver, avec sa horde de marchands et de clients, à compter ses milliards et à attendre patiemment le 15 mars.
Néanmoins, dans un élan de clémence que n’aurait pas renié la Justice elle-même, la RBI, dans un communiqué, a déclaré jouer les prolongations dans un « intérêt des clients (y compris des marchands) de PPBL qui peuvent avoir besoin de plus de temps pour prendre d’autres arrangements et dans l’intérêt général du public ». Une bouée de sauvetage en somme, lancée aux usagers de la banque qui auraient pu se retrouver dans le pétrin.
Une lumière au bout du tunnel pour Paytm, mais la voie est encore semée d’embûches.
Cet acte de bénédiction bancaire autorise provisoirement d’autres services de banques de paiements jusqu’à mi-mars plutôt que fin février. Pour ceux qui aiment se pencher sur des FAQ (questions fréquemment posées), la RBI a même pris la peine de publier un document détaillant comment les marchands pourront (ou non) ressentir les ondulations causées par cette perturbation de Paytm.
Tandis que certains prenaient déjà des paris sur les comptes à nodules (si, si, ils existent !) qui devaient initialement être fermés fin février, la RBI maintient fermement le cap. Paytm, qui ne demeure pas de marbre face à cette aventure, se tournait d’ailleurs déjà vers d’autres comptes bancaires.
Le bateau de Paytm commence peut-être à prendre l’eau, quand on voit Macquarie réduire son objectif de prix à 275 roupies, sous le poids des risques réglementaires. Les clients, face à cette tempête, pourraient bien choisir de larguer les amarres. Les actions ont clôturé à 341 roupies, un vendredi sous haute tension.
Des écarts de conduite non divulgués à la racine de tout cela ? La RBI reste muette comme une tombe sur les violations spécifiques de Paytm, mais a clairement signifié qu’elle n’agit qu’en cas de « non-respect persistant ». Le gouverneur Shaktikanta Das a souligné que la banque préfère la concertation bilatérale pour rectifier le tir. La réponse est toujours « proportionnée à la gravité » de la situation, telle une règle d’or.
En fin de compte, alors que certains escomptaient un assouplissement des positions rigides de la RBI, l’actuelle mise à jour suggère plutôt que les affaires sont loin d’être dans le sac. Reste à savoir si Paytm réussira à payer le montant exigé ou si ce sera la banque qui fera l’appoint…ment!
Source : Techcrunch
