Comment un fondateur qui a vendu son application de listes de tâches pour 200 millions de dollars peut-il revenir, neuf ans plus tard, avec une nouvelle application visant le même marché? Est-ce simplement l’histoire inédite d’un entrepreneur qui ne peut se résoudre à rester inactif ou y a-t-il autre chose sous roche?
Après la vente de Wunderlist à Microsoft en 2015, Christian Reber aurait pu simplement profiter de ses investissements, notamment dans Notion. Pourtant, il a lancé Pitch, nécessitant récemment la recherche d’un nouveau PDG. Mais son envie de créer une application de tâches ne l’a jamais vraiment quitté, menant au développement de Superlist. Pourquoi Reber s’est-il lancé dans ce nouveau projet et qu’espère-t-il accomplir avec Superlist, qui sort tout juste de sa phase bêta?
Superlist cible une expérience utilisateur optimisée pour les équipes, tout en offrant la flexibilité de séparer les to-do lists personnelles à partager avec des amis ou en famille. Elle dispose aussi d’une « AI » basique transformant emails et messages Slack en tâches. Mais est-ce suffisant pour convaincre dans un marché déjà saturé?
Superlist est-elle la réponse ultime pour organiser aussi bien sa vie personnelle que professionnelle?
Le « cheval de Troie » stratégique de Superlist se situe dans son approche personnelle avançant vers le domaine professionnel, Reber ayant observé une réticence à utiliser les outils fournis par les entreprises pour des raisons de confidentialité ou d’ergonomie. Mais cette stratégie suffira-t-elle à s’imposer?
Reber, convaincu que le séquençage entre les applications de planification et les applications de liste de tâches constitue un créneau spécifique pour Superlist, n’a pas caché son désarroi vis-à-vis de l’intégration de Wunderlist par Microsoft et envisage désormais un avenir bien plus grand pour Superlist. Mais le marché est-il prêt pour cette vision?
La fondation de Superlist s’appuie sur l’expertise de Reber et Niklas Jansen (fondateur de Blinkist), avec un financement initial de 13,5 millions d’euros. Reber voit Superlist comme une opportunité de plusieurs milliards de dollars, mais peut-il surmonter les obstacles qui ont empêché Wunderlist d’atteindre ses utilisateurs professionnels potentiels?
Le développement de Superlist a pris trois ans, témoignant des difficultés de conceptualisation et de différenciation de ses prédécesseurs. Avec l’explosion des outils collaboratifs comme Slack ou Teams, Reber pense-t-il avoir trouvé la formule magique pour séduire à la fois les utilisateurs individuels et les équipes?
Être au croisement de la vie personnelle et professionnelle tout en restant suffisamment flexible et intégrable semble être le pari de Superlist. Cependant, dans un monde où la quasi-immédiateté et l’efficacité sont de mise, cette application parviendra-t-elle à s’imposer comme un outil indispensable au quotidien de ses utilisateurs? La grande question demeure : en dépit de son ambition de devenir un « decacorn », Superlist peut-elle réellement redéfinir notre manière de gérer tâches et projets, ou se perdra-t-elle dans la mer des applications déjà existantes?
Source : Techcrunch