Qui a dit que pour avancer rapidement, il fallait nécessairement tout casser? Parfois, il suffit simplement de faire l’acquisition de ce dont on a besoin. C’est le cas de Nuview, une startup qui vise à cartographier le monde depuis l’espace à l’aide du lidar, et qui vient d’annoncer l’acquisition de la plateforme d’analyse Astraea. Mais quelles sont les modalités de cette transaction? Et quelle est la vision derrière cette fusion?
Les termes de l’accord n’ont pas été divulgués. Lors d’une récente interview, Clint Graumann, le PDG de Nuview, est resté évasif quant au nombre d’employés d’Astraea qui rejoindront l’entreprise. Mais pourquoi un tel mystère? Et comment une entreprise relativement jeune, fondée en janvier 2022 et ayant déjà levé au moins 15 millions de dollars, en est-elle venue à réaliser une acquisition?
L’acquisition pourrait permettre à Nuview de concrétiser ses ambitions bien plus rapidement qu’imaginé initialement.
Graumann explique que, selon son expérience, les entreprises d’observation de la Terre qui tentent de construire chaque capacité depuis la base rencontrent souvent des problèmes. Est-ce à dire que l’approche collaborative pourrait être la clé du succès dans le secteur de l’observation de la Terre? Et en quoi l’acquisition d’Astraea s’inscrit-elle dans cette stratégie?
A travers cette acquisition, Nuview espère exécuter sur son plan visant à fournir des renseignements sur une grande variété de données satellitaires, aériennes et de drones « des années plus tôt que nous ne l’avions jamais imaginé ». Mais quelle technologie se cache derrière cette ambition?
La startup envisage de déployer une constellation de 20 satellites commerciaux équipés d’un système lidar, afin de cartographier la surface terrestre de la Terre sur une base annuelle. Cependant, les systèmes lidar ont été historiquement lourds et gourmands en énergie, ce qui les rendait peu adaptés comme technologie de télédétection pouvant être déployée à grande échelle. Nuview affirme cependant développer un capteur propriétaire de taille et de poids inférieurs, capable de scanner de bien plus grandes zones simultanément. Mais qui s’assurera de l’efficacité de cette technologie dans l’espace?
La société prévoit de lancer un satellite de démonstration baptisé « Mr. Spoc », bien que Graumann n’ait pas précisé si Nuview avait réservé une date de lancement ferme pour cette mission de démonstration. Une fois la technologie éprouvée dans l’espace, l’objectif de Nuview est de lancer la constellation par tranches de cinq tous les 12-18 mois, ce qui laisse du temps pour itérer sur la technologie. La société pourrait même adapter les futurs satellites si des besoins différents en termes de résolution ou de caractéristiques spectrales se font sentir dans le lidar utilisé. Mais quel impact cette flexibilité aura-t-elle sur la capacité de Nuview à répondre aux attentes de sa clientèle?
« Nous avons aussi vraiment hâte de déterminer, par exemple, l’altitude avec Mr. Spoc, qui est nominale pour la constellation qui correspond le plus étroitement aux besoins des clients. Tous ces éléments combinés nous donnent un sens de l’agilité et la capacité de nous améliorer, de répondre à des besoins clients plus larges ou de résoudre des problèmes plus spécifiques en cours de route. » Mais en finalité, cette acquisition et ces développements technologiques suffiront-ils à Nuview pour se démarquer dans le secteur compétitif de l’observation de la Terre?
Source : Techcrunch
