« L’IA est comme une tasse de café pour le réveil matinal : elle pourrait faire l’affaire, mais ne remplace jamais le goût d’un petit-déjeuner préparé avec amour. » L’ironie du sort veut qu’aujourd’hui, nous discutions du remplacement potentiel des professeurs de langue par l’intelligence artificielle. Peut-être qu’après tout, certaines choses méritent de rester humaines?
Duolingo, ce géant de l’apprentissage linguistique, semble penser le contraire en laissant sur le carreau 10% de ses formateurs humains au profit de leurs homologues numériques. Ce virage vers l’IA, bien que moins riche lexicalement, se veut une solution économique, séduisant les gestionnaires de par le monde. Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser : « Et si c’était une bonne vieille conversation humaine qui nous faisait vraiment progresser? »
Prenons Loora par exemple, ce joyau de la technologie qui embrasse l’IA conversationnelle pour enseigner l’anglais. Frustrés par les limitations des applications et le coût des tuteurs, ses fondateurs ont misé sur le chat avec un robot pour offrir une expérience d’apprentissage unique, abordable et disponible 24/7. Loora, qui tire son nom du mot arabe pour « langue », promet des conversations personnalisées et des retours sur la prononciation et la grammaire, tout en faisant briller votre accent.
« À l’heure où l’IA semble prête à prendre le thé avec Shakespeare, Loora nous rappelle qu’il reste encore des progrès à faire. »
Alors que le marché regorge d’applications promettant monts et merveilles pour les apprenants sérieux, Loora cherche à se démarquer. Rejetant la gamification au profit d’un apprentissage authentique, elle ambitionne de mener ses utilisateurs vers la fluence anglaise. L’application, alimentée par son propre système d’évaluation, vise l’amélioration constante de ses apprenants.
Toutefois, Loora et ses pairs font face à un défi de taille : capturer l’essence même de l’interaction humaine. Une étude de l’Université du Michigan révèle que si les applications linguistiques peuvent améliorer la grammaire et le vocabulaire, elles peinent à booster la compétence orale, écueil majeur de l’apprentissage numérique. La solution? Un mix entre l’apprentissage en ligne et en salle de classe.
Cela n’a cependant pas dissuadé les investisseurs de Loora, armés de la perspective d’un marché de l’apprentissage de l’anglais pesant plus de 70 milliards de dollars d’ici 2030. Avec 12 millions de dollars levés récemment, l’entreprise compte élargir son équipe et se lancer dans une version Android, tout en rendant son application encore plus profonde et conversationnellement capable. Et avec des projets d’expansion en entreprise, Loora ne semble pas prête de s’arrêter là.
Reste à voir si l’IA réussira à tenir une conversation digne de ce nom ou si, comme on dit, elle ne sera jamais à la hauteur d’une véritable interaction humaine. Mais une chose est sûre, dans le monde de l’apprentissage des langues, l’IA n’est peut-être pas encore la tasse de thé de tout le monde.
Source : Techcrunch