Est-ce que la plateforme Substack révolutionne le monde des newsletters en favorisant davantage l’interaction entre les écrivains et leurs lecteurs ? Il semble bien que oui, puisque Substack vient d’introduire une fonctionnalité largement sollicitée : la messagerie directe. Selon l’entreprise, cette nouveauté enrichit l’arsenal d’outils de réseautage social de la plateforme. Mais qu’apporte réellement cette fonctionnalité à la dynamique déjà existante entre les auteurs et leur public ?
Les DM, disponibles via l’onglet Chat de l’application et du site web, offrent une avenue privée pour entamer des conversations, que ce soit à partir de cet onglet, de la page de profil de quelqu’un ou en sélectionnant l’option de partage sur une note ou un post. Si un DM vous parvient, Substack vous en informera via l’application et par email. Mais comment ces interactions influencent-elles la qualité et la profondeur des échanges entre les parties ?
La messagerie directe sur Substack, une révolution ou simple évolution ?
Par défaut, les messages des personnes connectées atterrissent directement dans votre boîte de réception, tandis que ceux d’inconnus se retrouvent dans un dossier de demandes. Les écrivains ont la possibilité de limiter les demandes de DM aux abonnés payants ou fondateurs. Les abonnés gratuits tentant d’envoyer un message sont alors incités à opter pour un abonnement payant. Les écrivains peuvent également intégrer un bouton « envoyer un message » sur leurs posts s’ils le souhaitent. Cette stratification des interactions est-elle juste ?
Ceux qui ont été bloqués ou bannis ne pourront pas envoyer de DMs. Il est aussi possible de désactiver entièrement les DMs en désactivant les demandes de messages dans vos paramètres. En cas de message enfreignant les règles de Substack, il est possible de le signaler. Mais ces mesures sont-elles suffisantes pour garantir un espace de discussion sain et respectueux ?
Substack n’a pas uniquement fait parler d’elle pour ses fonctionnalités. La plateforme a également été critiquée le mois dernier pour sa gestion de contenus pro-nazis. Elle a supprimé cinq newsletters promouvant des vues nationalistes blanches et nazies. Cependant, certains écrivains renommés ont quitté Substack en guise de protestation contre sa manière de modérer les contenus. Le débat sur la liberté d’expression versus la responsabilité éditoriale est-il plus pertinent que jamais ?
Au fil des ans, Substack a intégré diverses fonctionnalités de réseautage social, comme la fonction Notes, similaire à X, pour des publications courtes, et a récemment mis à jour un système permettant aux écrivains de recommander d’autres auteurs à leurs lecteurs. Mais toutes ces innovations contribuent-elles véritablement à créer une communauté plus engagée, ou entravent-elles l’essence même du journalisme et de l’écriture ?
Dans un monde numérique où les interactions entre créateurs de contenu et consommateurs sont en constante évolution, Substack semble parier sur la proximité et l’interaction directe. Mais, au fond, cette stratégie est-elle réellement bénéfique pour les deux parties ? Et surtout, jusqu’où cette volonté d’interaction peut-elle aller sans compromettre la qualité du contenu et la relation entre écrivains et lecteurs ?
Source : Engadget