Pourquoi Polestar, constructeur de véhicules électriques suédois, a-t-il jugé nécessaire de sécuriser un prêt de 950 millions de dollars auprès de douze banques internationales, notamment BNP Paribas, Natixis, et HSBC? La réponse semble résider dans le besoin urgent de financer la prochaine étape de son développement, particulièrement suite au recul de Volvo concernant son soutien financier. Mais qu’est-ce qui pousse une entreprise au bord de l’innovation à frôler les abîmes de la nécessité financière?
Avec environ 770 millions de dollars en caisse à la fin de 2023, selon les dépôts réglementaires, pourquoi Polestar trouve-t-il crucial de se munir de ce prêt sur trois ans? Les défis ne manquent pas pour l’entreprise publiquement échangée, détenue par Geely Holdings de Chine, notamment la nécessité pressante de continuer à réduire les coûts et rechercher des efficacités malgré ce nouvel apport en capital. En effet, la société a déclaré poursuivre les licenciements, avec une réduction de 10% de ses emplois depuis mi-2023 et prévoit une nouvelle coupe de 15% cette année. Mais est-il suffisant de juguler des dépenses pour garantir un avenir solide?
«La survie de Polestar dépend de bien plus que de simples coupes budgétaires.»
Le contexte actuel de demande affaiblie pour les VE, particulièrement dans les segments de luxe et premium, renforce la pression. Polestar a toutefois annoncé lors du Polestar Day à Los Angeles, un investissement dans les véhicules et technologies de nouvelle génération comme moteur pour dynamiser les ventes. Mais à quel prix ces innovations viennent-elles et quelles garanties offrent-elles face au succès commercial tant espéré?
En production se trouvent déjà le Polestar 2, le Polestar 3 récemment lancé en Chine, et le Polestar 4, alors que la production prototype du Polestar 5 est prévue pour s’accélérer en 2024. La diversification des produits semble être une stratégie clé, mais jusqu’où cette expansion peut-elle mener la marque dans la réalisation de ses objectifs de croissance mondiale?
La réduction par Volvo Cars de sa part dans Polestar le mois dernier a entraîné des changements structurels notables, avec Geely Sweden Holdings devenant le deuxième actionnaire en importance. Que signifie cette manoeuvre pour l’avenir de Polestar et dans quelle mesure la confiance et le soutien opérationnel et financier de Geely vont-ils propulser la marque vers ses cibles de croissance?
Les efforts pour réduire les coûts et améliorer les marges semblent porter leurs fruits selon Thomas Ingenlath, PDG de Polestar, qui envisage une phase nouvelle pour l’entreprise. Avec un objectif de parvenir à l’équilibre des flux de trésorerie, un volume annuel de plus de 155 000 et une marge brute élevée d’ici 2025, le chemin vers la réussite est-il désormais tracé pour Polestar?
L’entreprise entre dans une phase cruciale avec des défis, mais aussi des opportunités prometteuses. Avec un financement sécurisé et une offensive de produit en marche visant à aiguiser la marque et à cibler l’un des segments les plus en croissance de l’industrie, Polestar est-elle sur la voie de la croissance du volume et de la progression de la marge bénéficiaire dès le second semestre de 2024?
Source : Techcrunch
