Quelle est la nouvelle frontière de l’espionnage technologique ? Pourrait-il s’agir des voitures construites en Chine et dans d’autres « pays préoccupants » ? C’est une question que la Maison Blanche semble prendre très au sérieux, ayant annoncé une enquête sur la question. Mais que savons-nous précisément sur ces véhicules qui, selon l’administration Biden, sont constamment connectés à nos téléphones, aux autres voitures, à l’infrastructure américaine et à leurs fabricants ?
Est-il vrai que ces « véhicules connectés » collectent de grandes quantités de données sensibles sur leurs conducteurs et passagers, utilisent régulièrement leurs caméras et capteurs pour enregistrer des informations détaillées sur l’infrastructure américaine, interagissent directement avec des infrastructures critiques et peuvent être pilotés ou désactivés à distance, comme l’affirme la Maison Blanche ? Ces allégations soulèvent des inquiétudes quant aux « nouvelles vulnérabilités et menaces » qui pourraient émerger si des gouvernements étrangers accèdent à ces données. La crainte est-elle que ces « pays préoccupants » utilisent ces informations d’une manière qui mette en péril la sécurité nationale ?
Le Département du Commerce est à la tête de l’enquête. Mais quelles informations cherchent-ils à découvrir exactement ? Qu’espèrent-ils comprendre sur l’étendue de la technologie dans ces voitures qui peut capturer de vastes pans de données ou désactiver ou manipuler à distance les véhicules connectés ?
Une enquête s’impose pour comprendre et contrer d’éventuelles menaces à la sécurité nationale posées par les voitures connectées.
À travers un avis préalable de réglementation proposée [PDF], l’agence sollicite des retours du public. Mais quels types de technologies et quels acteurs du marché sont-ils jugés les plus appropriés pour une réglementation ? Quelles actions le Département du Commerce envisage-t-il de prendre suite à cette investigation, la première du genre par son Bureau de l’Industrie et de la Sécurité sous les ordres exécutifs de l’ère Trump ?
« La Chine est déterminée à dominer l’avenir du marché automobile, y compris en utilisant des pratiques déloyales, » a déclaré le Président Joe Biden. Mais quelles sont les implications spécifiques des véhicules connectés chinois qui, selon Biden, pourraient recueillir des données sensibles sur nos citoyens et notre infrastructure pour les envoyer en République Populaire de Chine ? Ces véhicules pouvant être accédés ou désactivés à distance représentent-ils une réelle menace pour la sécurité nationale ?
Comme le souligne The Washington Post, les voitures fabriquées en Chine ne sont pas encore particulièrement courantes sur les routes américaines, mais elles deviennent une apparition de plus en plus familière dans d’autres marchés, tels que l’Europe. Qu’en est-il des inquiétudes soulevées par les caméras, capteurs et logiciels de ces voitures ?
Les États-Unis ont déjà enquêté sur des entreprises chinoises en raison de préoccupations qu’elles posent des risques de sécurité pour l’infrastructure du pays. Quelles leçons pouvons-nous tirer des mesures prises contre Huawei et ZTE, et comment celles-ci influencent-elles l’approche actuelle vis-à-vis des voitures connectées ?
La sécurité nationale peut-elle être garantie dans un monde où la technologie et l’automobile convergent à grande vitesse, ou assistons-nous à l’émergence d’un nouveau champ de bataille dans la guerre froide technologique moderne ?
Source : Engadget