«Dans le monde incertain du crypto-casino, il existe encore des visionnaires qui misent sur le pouvoir de la blockchain pour décentraliser notre quotidien, un peu comme miser sur un cheval blanc dans une course de licornes.» Daniel Wang, fondateur de Taiko, fait partie de ces idéalistes qui ne jouent pas simplement pour le gros lot.
Avec une ambition initiale de décentraliser les plateformes sociales, Wang voit la blockchain comme le bouclier ultime contre la censure, grâce à sa capacité de stocker des données de manière distribuée et de modérer le contenu par la communauté même.
«Je rêve d’un monde où la prochaine génération pourra exprimer librement ses pensées sur l’internet, car sans liberté d’expression, le progrès est un mirage», confie Wang lors d’une conférence pour développeurs Ethereum. Ethereum, pour ceux qui sont à la traîne, est cette blockchain co-créée par Vitalik Buterin, un véritable aimant pour les développeurs attirés par ses «smart contracts».
«Créer des applis décentralisées sur des blockchains centralisées ? Cherchez l’erreur !» – Daniel Wang
Or, après moult recherches, Wang se rend compte que les fameuses solutions de «Layer 2» d’Ethereum, censées décongestionner le réseau, sont tout sauf décentralisées. «C’est comme vouloir faire de la confiture sans fruits», explique-t-il en substance.
Face à une Ethereum capable de traiter à peine 15 transactions par seconde, les «rollups» semblent être la réponse à la prière des développeurs, en transférant les transactions sur des chaînes secondaires. Mais à en croire Wang, c’est un peu comme échanger son cheval blanc pour un âne, en perdant en chemin l’esprit du web3.
Convaincu qu’il manque une structure pour des applications sociales vraiment décentralisées, Wang décide de combler ce vide et crée Taiko en mars 2022. En surfant sur la vague des rollups, Taiko attire l’attention et parvient à lever 37 millions de dollars en trois tours de financement, dites donc!
«Notre but, c’est d’être comme Ethereum : une infrastructure qui n’appartient à personne et qui fonctionne pour le bien commun», déclare Wang, brandissant l’étendard d’une véritable structure décentralisée, loin de l’attrait lucratif qui motive tant de projets crypto.
Et pour un réseau social vraiment aux mains de ses utilisateurs, Taiko se positionne comme le chaînon manquant, là où d’autres ont échoué. «Nous sommes encore dans l’attente d’une mise en œuvre efficace», admet Wang, suggérant qu’un « relayer » pourrait filtrer le contenu sans trahir l’esprit de décentralisation.
La grande question reste : comment encourager des contenus de qualité sans tomber dans les travers d’un modèle économique axé uniquement sur la rentabilité ? «C’est le défi majeur», conclut Wang, avec un soupçon d’optimisme pour l’avenir des apps décentralisées.
Source : Techcrunch