« Dans le monde du software, il y a ceux qui créent des monstres et ceux qui leur apprennent à parler. »
Naviguer dans le dense marécage des outils de « business intelligence » (BI) peut s’apparenter à une quête épique dans un donjon numérique, rempli de monstres logiciels aux noms évoquant des puissances antiques : Tableau, Power BI, Looker, QuickSight… Des entités gigantesques régnant sur un marché estimé à 27,11 milliards de dollars en 2022, un royaume en expansion continue prédit à 54,27 milliards d’ici 2030. Pourtant, le paysage pourrait s’étendre encore plus avec l’application plus large de l’IA et des Modèles de Langage à Grande Échelle (LLMs).
La startup britannique Fluent, bien consciente de l’odysée que représente l’interaction avec ces mastodontes pour le commun des mortels, a décidé d’offrir un traducteur universel. Grâce à une récente levée de fonds de 7,5 millions de dollars menée par Hoxton Ventures et Tiferes Ventures, Fluent propose d’appliquer l’IA via des LLMs aux bases de données d’entreprise, permettant ainsi à tout un chacun d’interroger sans peine ces immenses bibliothèques digitales.
« La révolution Fluent : demander en langage naturel ce que des jours de programmation SQL fournissaient auparavant. »
Imaginez : au lieu de mandater une équipe de data scientists pour concocter des dashboards aussi complexes qu’une recette de cuisine médiévale, vous n’avez qu’à poser votre question en anglais simple à votre base de données, comme à un vieux sage, et tout cela, sans nécessiter de compétences techniques particulières. Selon Fluent, c’est non seulement possible, mais c’est désormais à portée de main, transformant des délais de réponse de deux semaines en de merveilleux 30 secondes.
Fluent ne se contente pas d’être une énième start-up drapée dans un « wrapper OpenAI ». Après 18 mois de dur labeur, elle affirme avoir réussi à concevoir une méthode de traduction des questions en SQL si précise que même les sorciers de chez Bain & Company lui ont accordé leur confiance, l’intégrant sans crainte dans leurs arcanes organisationnels.
Si l’on en croit Ian Weber, partenaire chez Bain & Company, grâce à Fluent, poser des questions complexes à de vastes jeux de données ne relève plus de la magie noire mais devient une pratique courante, précise et efficace. Ce totem de la consultation se trouve ainsi délesté des chaines des dashboards pré-construits, limitants et souvent frustrants.
Le marché du questionnement en langage naturel commence seulement à éclore, avec Fluent à l’avant-garde. Cependant, quelques challengers se profilent à l’horizon, tel Metabase avec sa récente levée de 51 millions de dollars ou encore Einblick, récemment acquis par Databricks. Mais ces derniers, bien que prometteurs, semblent encore danser une gigue autour des utilisateurs plus techniques.
Cette quête entreprise par Fluent ne consiste pas uniquement à apporter des réponses : elle ambitionne de redéfinir notre manière d’interroger le monde numérique. Et si demander « Qui est le plus fort, le lion ou le gorille ? » à votre base de données d’entreprise semble redevenir possible, n’oublions pas que, dans la jungle des logiciels BI, c’est désormais Fluent qui rugit le plus fort.
Source : Techcrunch
