« Dans l’espace, personne ne vous entend parler d’affaires. » Peut-être parce que chez Astra Space, on était trop occupé à revenir sur Terre pour écouter. Cet aller-retour express sur le marché des sociétés cotées en bourse n’a pas été sans turbulences. En effet, Astra, la société de lancement qui a bravé la bourse et atteint une valorisation de 2,1 milliards de dollars en 2021, prend désormais un aller simple au statut de société privée, après avoir frôlé l’implosion financière.
Avec la subtilité d’un vaisseau spatial atterrissant en douceur, l’équipe de direction de chez Astra, dirigée par le PDG, Chris Kemp, et le CTO, Adam London, a déclaré vouloir racheter le reste de l’entreprise à 0,50 $ l’action – une affaire spatiale, si vous voyez ce que je veux dire. Fermeture des portes et arrêt des échanges sur le Nasdaq prévus pour le deuxième trimestre de 2024. Un plan de vol qui ne manque pas d’ambition.
Imaginez un peu: Astra promettait monts et merveilles avec son véhicule de lancement ultra-économique capable de faire pleuvoir des missions spatiales par centaines. En 2021, ils se voyaient déjà lancer des fusées à la pelle, depuis n’importe où sur Terre.
Mais voilà, les fusées d’Astra sont restées majoritairement collées au plancher des vaches, exception faite d’une joyeuse escapade en orbite. Entre un lancement un peu trop latéral (lisez: à l’horizontale) en 2021 et plusieurs départs avortés, on comprend que certains clients potentiels aient eu le tournis.
Nonobstant une réussite dans la vente de systèmes de propulsion Apollo Fusion pour satellites (un petit rayon de soleil dans un ciel bien nuageux), l’entreprise a buté sur l’écueil capital: transformer ce stock de commandes en sonnant et trébuchant. L’espace semble vraiment rimer avec patience.
En novembre dernier, la proposition de Kemp et London de privatiser la société à 1,50 $ l’action – une offre alors vue comme une bouée de sauvetage – a fini par échouer, les obligeant à revoir leur copie. Astra se trouvait alors à un carrefour: suivre le chemin de Kemp et London ou s’engager sur l’autoroute de la faillite. L’aventure spatiale d’Astra, entre périls et promesses, se lit presque comme un roman de science-fiction, sauf que là, c’est le compte en banque qui est en jeu.
En conclusion, même si Astra n’a pas réussi à tenir toutes ses promesses (ni à maintenir sa fusée droite), ils ne perdent pas le Nord et tirent un trait audacieux en revenant à la case privée. Une odyssée spatiale qui nous rappelle que dans l’industrie du spatial, un pas de côté peut à la fois signifier un faux pas ou une danse avec les étoiles. Aussi, avant de repartir à l’assaut du cosmos, n’oubliez pas de vérifier qui tient la bourse des astéroïdes.
Source : Techcrunch