Comme disait un célèbre philosophe du XXIe siècle : « Quand la technologie se mêle de politique, ça bug ! » Et bien, c’est exactement ce qui s’est produit lors d’un évènement tech israélien à New York, où un ingénieur de Google a décidé de passer en mode protestation 2.0. Armé d’une voix forte et d’une cause polémique, il interrompt le discours de Barak Regev, le directeur de Google en Israël, en criant « Je suis un ingénieur logiciel chez Google et je refuse de construire une technologie qui alimente un génocide ou une surveillance ! » avant de se faire gentiment escorter hors scène par la sécurité, sous les huées du public.
Mais notre ingénieur n’est pas le premier à monter au créneau. L’année dernière, des employés de Google avaient déjà publié une lettre ouverte fustigeant le Projet Nimbus, un contrat juteux de 1,2 milliard de dollars que Google et Amazon ont remporté pour fournir à l’armée israélienne des technologies avancées. « Le Projet Nimbus met en danger les membres de la communauté palestinienne ! Je refuse de construire une technologie qui sera utilisée pour un apartheid numérique, » s’est exclamé l’ingénieur en question.
Ce spectacle peu commun a eu lieu lors de la conférence MindTheTech, décidément placée sous le signe de « Soutenons la Tech Israélienne », suite au ralentissement des investissements dans le pays après les attaques du Hamas le 7 octobre. Et pour couronner le tout, notre reporter intrépide, qui a capté la scène, n’a même pas pu assister à la fin de l’évènement, ayant été également expulsée par la sécurité.
« Google Cloud: où interrompre un discours peut mener à un nuage orageux sur votre carrière. »
Notre ingénieur protestataire souhaitait, à travers son acte, que ses collègues ingénieurs chez Google Cloud soient au courant de l’impact réel de leur travail – et c’est sûr qu’il a réussi à passer le message, bien qu’au prix de son emploi. En effet, un porte-parole de Google a confirmé à CNBC que l’individu avait été licencié pour avoir perturbé un évènement officiel de l’entreprise. « Son comportement n’est pas acceptable, quelle que soit la question », a précisé le porte-parole. Moralité, chez Google, mieux vaut coder en silence qu’interrompre un discours.
En finalité, cette histoire nous rappelle que la technologie, aussi neutre qu’elle se prétende, reste au cœur d’enjeux géopolitiques complexes. Et que, dans le grand écosystème tech, la liberté d’expression a ses limites, surtout lorsqu’elle s’invite sans prévenir à une conférence. Peut-être que la prochaine mise à jour de Google inclura un « mode protestataire silencieux » pour éviter de tels bugs sociaux à l’avenir.
Source : Engadget