« Dans un monde où tout doit arriver hier, l’Inde a trouvé la machine à voyager dans le temps : le quick commerce ! » Voilà comment débute notre histoire sur un phénomène qui défie l’espace-temps, enfin, surtout dans les mégalopoles indiennes. Alors que le modèle du quick commerce – ce concept novateur promettant de livrer vos achats dans un délai de 10 à 20 minutes – semble s’essouffler dans de nombreux marchés, l’Inde, elle, surfe sur une vague de succès qui contredit toutes les attentes.
Dans ce sous-continent où les rues bourdonnent d’une activité incessante, le marché du quick commerce a connu une croissance exponentielle ces dernières années, avec un bond impressionnant de dix fois entre 2021 et 2023. Mais ne vous y trompez pas, malgré cette expansion fulgurante, cette forme de commerce n’occupe que 7% du marché potentiel estimé à 45 milliards de dollars. Qui l’eut cru ? Il semblerait que le samosa arrive plus vite que la pizza !
« À la conquête de l’Inde urbaine, le quick commerce écrit sa légende, un samosa à la fois. »
Les acteurs de ce secteur, dont l’appétit semble sans fin, visent désormais à étendre leur emprise à 45 ou 55 villes dans les 3 à 5 prochaines années. Les habitués de ces services passent en moyenne trois à quatre commandes par mois, témoignant d’une fidélité à toute épreuve, avec des taux de rétention atteignant les étoiles. Et pour cause, pourquoi se déplacer jusqu’à l’épicerie du coin quand votre commande peut atterrir sur votre palier avant même que vous n’ayez fini de choisir un film à regarder ?
Si en Occident le concept peine à trouver son rythme, le quick commerce indien semble danser au son de Bollywood, captivant une clientèle toujours plus grande. De Bangalore à Delhi en passant par Kolkata, l’engouement pour une livraison quasiment instantanée séduit même les villes de tailles modestes comme Indore, Pune ou encore Rajkot.
Ce succès fulgurant attire tous les regards, avec des leaders de marché tels que Blinkit de Zomato qui, tel un maharaja, s’octroie près de la moitié du gâteau. Mais dans cet empire du quick commerce, chaque joueur compte et même les petits nouveaux comme Zepto grignotent rapidement leur part du marché, tandis que Dunzo, pionnier du secteur, semble se faire lentement mais sûrement détrôner.
Derrière ce spectacle de vitesse et d’efficacité, une course contre la montre se joue également du côté de la logistique. Les entreprises investissent massivement dans les « dark stores », ces entrepôts conçus spécifiquement pour ce type de commerce, multipliant les références disponibles et réduisant les temps de livraison. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué mais rapide, n’est-ce pas ?
Mais que serait une success story sans ses défis ? Si la vitesse est de mise, la rentabilité, elle, joue les divas. Entre objectifs ambitieux de rentabilité et diversification des offres pour améliorer les marges, le quick commerce indien ne semble pas près de ralentir son rythme effréné. Mais à l’image de cette industrie, laissons la conclusion arriver plus vite que prévu : pour le quick commerce en Inde, il semble que le jeu en vaille la chandelle… ou devrais-je dire le samosa ?
Source : Techcrunch