Qui aurait pu prévoir qu’un jour, la monétisation du contenu pour adultes sur Internet deviendrait un véritable parcours du combattant? Gumroad, une plateforme de commerce électronique bien connue des créateurs de contenus, vient de durcir ses règles relatives aux contenus NSFW (Not Safe For Work). Mais pourquoi un tel revirement, et quelles en sont les conséquences pour les créateurs?
Ce n’est pas un secret, nombreux sont les créateurs qui tirent un revenu substantiel de la vente d’art adulte, qu’il s’agisse de bandes dessinées explicites ou de photos de cosplay lewd. Pour eux, ce changement soudain de politique peut signifier une perte de revenus inattendue. Mais alors, quel est le rôle des processeurs de paiement, tels que Stripe et PayPal, dans cette nouvelle politique?
« Cette décision ne sera bénéfique ni pour Gumroad ni pour ses créateurs. »
Le fondateur de Gumroad, Sahil Lavingia, affirme avoir été poussé à être plus rigoureux dans l’application de leurs conditions d’utilisation par certaines entreprises, dont il refuse de nommer. Est-ce à dire qu’il ne reste plus de place pour le contenu adulte sur le web, alors que même OnlyFans a dû faire face à de telles pressions avant de revenir sur sa décision suite à une révolte publique?
Il devient de plus en plus difficile de monétiser des œuvres sexuelles en ligne. Mais qu’en est-il des artistes qui ne s’engagent pas dans le porno et qui ne représentent pas de vraies personnes dans leurs œuvres? L’inclusion de « services de coaching sexuel ou de contenu instructif explicite » parmi les contenus interdits inquiète non seulement pour les revenus mais aussi pour la discussion autour des pratiques sexuelles sûres et du BDSM.
L’avenir paraît incertain pour les créateurs de contenu pour adultes. Avec des plateformes comme Patreon qui mettent également à jour leurs directives concernant le contenu adulte, la question demeure: où les créateurs peuvent-ils désormais se tourner? Pour Sleepingirl, éducatrice et écrivaine kink, la recherche d’une alternative gratuite à Gumroad pour vendre des e-books et des vidéos didactiques est une priorité, mais la plupart des autres services facturent des frais mensuels conséquents et disposent déjà de conditions d’utilisation qui interdisent le contenu adulte.
La quête de Gumroad pour trouver sa voie dans cette tempête de réglementations semble être à un carrefour. La question que Sahil Lavingia pose à TechCrunch résonne donc avec une certaine urgence: « Gumroad devrait-il engager un lobbyiste? » Après tout, dans un monde où les restrictions semblent de plus en plus rigides, quelles sont les options qui restent pour les plateformes dédiées à la créativité sans filtre?
Source : Techcrunch
