Est-ce le début d’une révolution électrique en Inde et un nouvel horizon pour Tesla? L’Inde prévoit de diminuer les taxes d’importation sur certains véhicules électriques pour les entreprises s’engageant à investir au moins 500 millions de dollars et à établir une unité de fabrication locale dans un délai de trois ans. Mais quelle entreprise se trouve au cœur de cette nouvelle politique?
Les entreprises doivent non seulement investir un minimum de 500 millions de dollars mais aussi mettre en place une production locale pour les VE avec au moins 25 % de composants provenant du pays, selon une annonce gouvernementale du vendredi. Celles qui répondent à ces critères pourront importer 8 000 VE par an à un droit de douane réduit de 15 % pour les voitures coûtant plus de 35 000 dollars. Actuellement, l’Inde applique une taxe de 70 % à 100 % sur les voitures importées selon leur valeur. Mais quels impacts cette mesure aura-t-elle sur la dynamique du marché local des VE et sur l’empreinte écologique du pays?
Cette politique vise à favoriser l’introduction de technologies avancées en Inde, dynamiser l’initiative « Make in India », et stimuler le secteur des VE.
La modification de la politique devrait ouvrir la voie à l’entrée de Tesla en Inde, la compagnie dirigée par Elon Musk étant en discussion avec le gouvernement pour réduire les droits de douane sur ses voitures électriques depuis des années. Cette initiative s’aligne-t-elle avec l’objectif de l’Inde de promouvoir l’adoption des VE et de réduire sa dépendance aux importations de pétrole, le pays ayant fixé l’objectif d’atteindre 30 % de ventes de voitures électriques d’ici 2030?
La nouvelle politique « donnera aux consommateurs indiens accès à la technologie de pointe, stimulera l’initiative Make in India, renforcera l’écosystème VE en favorisant une saine concurrence parmi les acteurs des VE, ce qui entraînera une forte production en volume, des économies d’échelle, un coût de production réduit, une réduction des importations de pétrole brut, une baisse du déficit commercial, une diminution de la pollution de l’air, en particulier dans les villes, et aura un impact positif sur la santé et l’environnement », a déclaré le ministère des Industries Lourdes. Mais comment ces engagements se traduiront-ils réellement sur le terrain?
Le ministère du Commerce et de l’Industrie de l’Inde a annoncé séparément que les entreprises investissant au moins 800 millions de dollars dans le pays pourraient importer jusqu’à 40 000 VE, avec un maximum de 8 000 unités par an. Quel effet cet investissement accru aura-t-il sur l’économie locale et sur le marché des VE en Inde?
Tesla envisage d’entrer sur le marché indien depuis plusieurs années. Le constructeur automobile prévoyait initialement de s’implanter localement en 2021. Musk a plus tard résisté au plan de lancement en Inde jusqu’à ce que New Delhi autorise l’entreprise à vendre et entretenir des voitures importées dans le pays. Tesla fera-t-elle la différence sur le marché indien des VE?
Il est prévu que Tesla entre en Inde en important ses VE de l’usine de Shanghai en Chine, bien qu’elle envisage de déplacer sa production et son usine de batteries au cours des prochaines années, ont écrit des analystes de BofA dans une note de l’année dernière. L’entreprise envisage également de lancer un modèle à moins de 25 000 $ — plus abordable que son modèle le moins cher en Chine (où Tesla vend des voitures entre 32 000 et 33 000 $) — pour répondre aux besoins de ses clients indiens et rivaliser avec les acteurs existants, dont Tata Motors et Hyundai. Comment cette stratégie affectera-t-elle la concurrence sur le marché local?
Contrairement aux États-Unis et à d’autres principaux marchés automobiles, le prix moyen d’une voiture en Inde est inférieur à 10 000 $, et 70 % des voitures vendues dans le pays coûtent moins de 15 000 $. Par conséquent, Tesla pourrait utiliser l’Inde comme base de fabrication pour exporter ses véhicules vers l’Asie du Sud-Est, ont estimé les analystes. Comment cela impactera-t-il l’industrie automobile régionale et les ambitions d’exportation de l’Inde?
En septembre, le ministre du Commerce indien, Piyush Goyal, a déclaré que Tesla prévoyait de presque doubler ses approvisionnements en composants automobiles de l’Inde, passant de 1 milliard de dollars en 2022 à 1,7 à 1,9 milliard de dollars en 2023. À côté de Tesla, le constructeur de voitures électriques vietnamien VinFast considère l’Inde comme son nouveau hub de fabrication. VinFast, qui rencontre actuellement des difficultés aux États-Unis et au Canada, a annoncé plus tôt cette année son intention d’investir 2 milliards de dollars dans le pays, dont 500 millions de dollars spécifiquement pour établir une installation intégrée de 400 acres dans l’état du Tamil Nadu au sud. Lotus Cars, le fabricant de voitures de sport appartenant à Geely, China, est également entré en Inde l’année dernière en s’associant à un importateur local et en lançant son SUV électrique Eletre.
Alors que le gouvernement indien cherche à attirer des acteurs étrangers du marché des VE en introduisant une politique de taxe d’importation plus favorable, le pays reste principalement un marché orienté vers les deux-roues. Il dispose également de constructeurs automobiles locaux comme Tata Motors et Mahindra & Mahindra qui tentent souvent de résister à l’expansion des acteurs mondiaux dans le pays. L’avenir de l’industrie automobile indienne penche-t-il désormais vers une électrification marquée ou les obstacles traditionnels et le rapport coût-efficacité continueront-ils de régir ce marché?
Source : Techcrunch