Qu’est-ce qui a poussé la Los Angeles County Employees Retirement Association (LACERA) à reconsidérer son allocation en capital-risque lors de sa réunion du 13 mars ? La décision de réduire la fourchette d’allocation de cette branche, passant de 15-30% à 5-25% du portefeuille d’actifs privés, soulève des questions. Notamment, alors que le portefeuille d’investissement en capital-risque représente actuellement 10,8% du portefeuille de private equity.
Cette décision semble d’autant plus surprenante que le segment du capital-risque s’est avéré extrêmement fructueux, avec un TVPI — indicateur du profit réalisé et non réalisé d’un investissement foncier — de 2.08x à la fin de l’année 2023, le plus élevé de toutes les stratégies du portefeuille d’actifs privés de LACERA. Alors, pourquoi ce changement de cap maintenant ?
À la fin de 2023, l’organisation a signalé que les cinq fonds les plus performants de son portefeuille de private equity étaient des fonds de capital-risque, avec notamment quatre fonds de Union Square Ventures couvrant les millésimes de 2012 à 2016. LACERA a également investi dans des VCs tels que Innovation Endeavors, Storm Ventures et Primary Venture Partners. Mais, la tendance observée serait-elle temporaire ou indicative d’une révision plus large des allocations stratégiques des investisseurs institutionnels ?
L’ajustement de LACERA dans son allocation au capital-risque soulève des interrogations sur les stratégies d’investissement à long terme des fonds de pension.
Didier Acevedo, l’officier d’investissements, a invoqué les conditions du marché comme raison principale de ce changement d’allocation, tout en précisant que le fonds souhaitait gagner en flexibilité et dynamisme dans ses investissements. Était-ce là une manœuvre pour libérer des capitaux pour d’autres stratégies, maintenant que le portefeuille était sous-alloué selon ses précédentes directives ?
Des analystes ont confié à TechCrunch que cette situation est probablement plus une exception qu’un signe avant-coureur d’une tendance générale. Brian Borton, un associé chez StepStone, souligne que la communauté des LPs ne peut être généralisée ; pendant que certains investissent de manière plus fluide, les caisses de pension, elles, sont moins réactives. Mais alors, LACERA est-elle un cas isolé ou le début d’un changement de paradigme ?
Les fonds de pension américains, dont ceux que StepStone consulte, voient cette période de collecte de fonds plus modeste dans la classe d’actifs du capital-risque comme une opportunité d’améliorer leur accès au marché. Serait-il alors possible que la décision de LACERA reflète une approche plus circonspecte mais temporairement nécessaire dans un climat économique instable ?
De leur côté, de nombreux LPs ont appris de la grande crise financière qu’il ne faut pas déserter une année millésimée entière. Cependant, ils pourraient être en train d’investir des montants plus modestes en réponse aux fonds récemment ajustés. Les gestions portuaires des LPs continueront de se concentrer sur leurs gérants existants, alors que la portée réelle du recul des LPs ne se fera sentir qu’avec les levées de fonds de cette année. Mais est-ce suffisant pour comprendre le recentrage de LACERA ?
LACERA pourrait-elle être le signal qu’en période de haute volatilité, les investisseurs institutionnels tendent à revenir vers ce qu’ils connaissent le mieux, se réfugiant auprès des fonds reconnus et établis de longue date ? Ou reflète-t-elle une stratégie de diversification plus prudente, optant pour une répartition des investissements qui garantit une meilleure réactivité dans un environnement économique incertain ?
Avec cette reallocation stratégique, LACERA lance peut-être un rappel que dans l’univers du capital-risque et des investissements en private equity, la flexibilité et une compréhension nuancée du marché sont clés. Les institutions, dans leur quête de rendement, doivent parfois prendre des virages stratégiques inattendus. Mais à quel point ces ajustements sont-ils prédictifs des mouvements futurs des investisseurs institutionnels dans le capital-risque ?
Source : Techcrunch