Est-il possible de révolutionner la recherche sur le cancer en modifiant notre focalisation? Plutôt que de compiler des données sur les décès dus au cancer pour prédire les issues des traitements, Cure51 propose une approche novatrice: se concentrer sur les données concernant les patients ayant survécu à long terme au cancer. Mais qu’est-ce qui motive cette ambition et surtout, comment comptent-ils s’y prendre?
Avec une levée de fonds de 15 millions d’euros menée par Sofinnova Partners, basé à Paris, Cure51 entend développer une cohorte de données pour décrypter les raisons pour lesquelles certains patients survivent longtemps, même face à des formes de cancer très agressives. Parmi les investisseurs, on trouve également Hitachi Ventures GmbH, Life Extension Ventures, Xavier Niel et Olivier Pomel, le PDG et cofondateur de Datadog. Mais, comment cette initiative se distingue-t-elle dans le paysage de la recherche sur le cancer?
Créé en mars 2022 par Nicolas Wolikow et Simon Istolainen, qui ont eux-mêmes travaillé dans cinq centres d’oncologie de renom, Cure51 vise à approfondir notre compréhension des mécanismes de survie exceptionnels au cancer. Mais sont-ils les premiers à penser que la solution pourrait résider dans l’étude des survivants plutôt que dans l’accumulation de données sur les décès?
« Cure51 cherche à percer le mystère de la survie au cancer en s’éloignant des bases de données traditionnelles. »
Nicolas Wolikow met en lumière un contraste avec les offres actuelles comme celles de Flat Iron (Roche), Market Scan (IBM) et Iqvia qui, selon lui, proposent des bases de données simplifiées, manquant de granularité et de diversité ethnique. Mais cette ambition de Cure51 de rassembler des données multi-omiques d’une telle diversité est-elle réellement réalisable?
Simon Turner, partenaire chez Sofinnova Partners, souligne que si l’idée d’étudier les « mécanismes de survie exceptionnels » n’est pas nouvelle, Cure51 élève ce concept à un niveau supérieur grâce à l’échelle de l’entreprise et aux techniques d’analyse utilisées. Mais qu’est-ce qui garantit que cette nouvelle approche portera ses fruits là où d’autres ont peut-être échoué?
La lutte contre le cancer connaît un tournant avec l’intervention croissante de l’industrie technologique. Alphabet, par exemple, a récemment annoncé plusieurs initiatives pour déployer des modèles d’IA dans le secteur de la santé, y compris un outil destiné aux utilisateurs de Fitbit et un partenariat pour améliorer le dépistage du cancer et des maladies en Inde. Cure51 parviendra-t-elle à se démarquer avec son approche unique et à réellement influencer le domaine de la recherche sur le cancer?
Dans cette quête de compréhension, une question demeure : les données sur les survivants pourront-elles vraiment nous offrir les clés pour déverrouiller les mystères du cancer?
Source : Techcrunch
