Peut-on vraiment saisir l’impact de l’iPhone depuis sa présentation par Steve Jobs le 9 janvier 2007? Un appareil qualifié d’iPod tactile, de téléphone mobile et de «communicateur Internet», tout en un. N’est-ce pas dès ce moment-là que beaucoup d’entre nous, en regardant nos Motorola Razr, avons senti un vent de révolution? Avec le recul, est-il exagéré de dire que le lancement de l’iPhone a marqué l’histoire de la technologie de consommation des vingt dernières années, divisant son évolution en deux ères distinctes: avant et après l’iPhone?
Comparons cette révolution à celle de l’ordinateur personnel. La transition des ordinateurs de la taille d’une pièce vers des modèles accessibles et utilisables à domicile a été, sans doute, un progrès immense. Mais peut-on identifier un moment aussi charnière que celui de l’iPhone pour l’informatique domestique? Les débuts de l’Apple II, du Tandy TRS-80 et du Commodore PET 2001 dans les années 70, suivis par l’ascension de l’IBM PC et du Macintosh dans les années 80, sans oublier le règne de Microsoft Windows dans les années 90 – notamment avec Windows 95 – ont tous contribué à façonner l’ère moderne de l’informatique. Mais cette progression a-t-elle été aussi disruptive que l’arrivée de l’iPhone?
Le marché du téléphone mobile a, quant à lui, été totalement bouleversé par l’iPhone, bien que les effets de cette révolution aient mis quelques années à se matérialiser. BlackBerry, Palm et Nokia se sont accrochés trop longtemps à une conception pré-iPhone du smartphone, privilégiant les utilisateurs professionnels et les claviers physiques sans améliorer significativement l’expérience logicielle. Que reste-t-il de ces géants aujourd’hui? Ont-ils su s’adapter ou se renouveler face à l’innovation?
L’avènement de l’iPhone a remis en question les fondations mêmes du marché des téléphones mobiles, redéfinissant les attentes et les standards technologiques.
D’un autre côté, Google et Samsung ont embrassé Android presque immédiatement, saisissant l’opportunité d’offrir une alternative à l’iPhone. Cette décision a-t-elle été la clé de leur succès fulgurant dans ce nouveau paysage technologique ? Android a-t-il réussi à se différencier suffisamment pour capturer une nouvelle part de marché, notamment à l’international où la variété des prix et des appareils a joué en sa faveur? Les développeurs ont-ils rapidement adopté cette plateforme, contribuant ainsi à son essor?
L’iPhone a également redéfini plusieurs autres secteurs d’activité. Mais qu’en est-il des gadgets à fonction unique qui dominaient le marché avant son arrivée? Les caméras numériques, les consoles de jeux portables et l’iPod ont-ils survécu à cette nouvelle ère? Comment la caméra de l’iPhone, suffisamment performante pour la majorité des utilisateurs, et les jeux disponibles sur l’App Store ont-ils contribué à redéfinir nos attentes et nos comportements de consommation?
Passer d’un Razr à un iPhone a été pour beaucoup une révélation. Mais au-delà de la commodité, cette transition a-t-elle ouvert la porte à des problèmes que nous n’avions pas anticipés? Les implications en termes de vie privée, d’abus numériques et de dépendance à l’information étaient-elles prévisibles? Steve Jobs aurait-il envisagé les conséquences à long terme de cette révolution technologique?
Alors que nous évaluons les impacts et les répercussions de l’iPhone, une question subsiste : Vivons-nous réellement mieux à l’ère post-iPhone, ou sommes-nous devenus captifs de la technologie que nous portons au creux de notre main?
Source : Engadget
