Est-il possible de réduire considérablement la perte de nourriture tout en offrant de nouvelles opportunités aux agriculteurs kényans? Dans un monde où un tiers de la production alimentaire est perdu ou gaspillé, le Kenya affiche des chiffres alarmants avec 20% à 40% de sa production ne parvenant jamais à atteindre les consommateurs. La plupart du temps, ce sont les petits agriculteurs, qui représentent 75% de la production agricole du pays, qui sont confrontés à des défis majeurs tels que le manque de liaisons commerciales ou l’incapacité à répondre aux spécifications esthétiques des distributeurs.
Alors, quelle solution pour ces agriculteurs kényans? Plusieurs startups, dont Farm to Feed, émergent pour combler ce vide, en agrégeant les produits agricoles, y compris ceux jugés imparfaits, et les vendant à des entreprises via une plateforme en ligne. Cette initiative pourrait-elle être la clé pour résoudre le problème de perte de nourriture tout en aidant les agriculteurs?
Farm to Feed, une startup agri-tech basée au Kenya, cherche à réduire la perte alimentaire en connectant les agriculteurs aux marchés.
Claire Van Enk, PDG de Farm to Feed, souligne l’importance de l’accès au marché pour les agriculteurs comme principal obstacle. En démarrant l’entreprise, elle visait à s’attaquer à cette problématique sur une plus grande échelle. Mais au-delà des bienfaits économiques, n’y a-t-il pas également une dimension écologique cruciale, sachant que les produits alimentaires en décomposition produisent du méthane, un gaz à effet de serre plus nocif que le dioxyde de carbone?
La startup utilise des collecteurs pour rassembler les produits de petits et grands agriculteurs. Les produits sont ensuite triés, notés, et distribués depuis leur entrepôt de Nairobi. Avec le soutien de financements conséquents, l’entreprise envisage même d’acquérir des camions disposant de solutions de refroidissement durable. Mais, par-delà le transport, comment envisagent-ils de révolutionner le système alimentaire actuel?
Le succès de Farm to Feed semble résider dans sa capacité à ouvrir divers canaux de vente, incluant une application web et bientôt, un chatbot WhatsApp. Mais dans ce paysage dynamique et en mutation, comment se positionnent-ils par rapport à d’autres startups innovantes dans le secteur agricole telles que Farmerline et Complete Farmer en Ghana, qui cherchent également à connecter les agriculteurs aux marchés mondiaux?
Plus fascinant encore, Farm to Feed ne se limite pas à être une plateforme de commerce électronique; ils ambitionnent de construire une plateforme de données pour mieux comprendre et agir sur les causes de la perte alimentaire. N’est-ce pas là un pas de géant vers la création d’un système alimentaire plus durable et circulaire?
En explorant la possibilité de valoriser davantage les produits et de se lancer sur le marché du carbone, Farm to Feed démontre une volonté de pousser encore plus loin l’innovation dans le domaine agricole. Mais au fond, cette startup peut-elle vraiment marquer un tournant dans la lutte contre la perte alimentaire et offrir un avenir meilleur tant pour les agriculteurs du Kenya que pour l’environnement global?
Source : Techcrunch