Qu’est-ce qui pourrait pousser l’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) du Royaume-Uni à s’inquiéter autant de la fusion annoncée l’année dernière entre Three et Vodafone ? La réponse semble réside dans la crainte d’une « réduction substantielle de la concurrence » qui pourrait naître de cette entente. Est-il possible que cette fusion, loin de bénéficier aux consommateurs, les place en réalité dans une situation moins avantageuse ?
L’enquête préliminaire lancée par les régulateurs de la CMA en janvier a mis en lumière des enjeux potentiels particulièrement préoccupants. La fusion de deux des quatre opérateurs de réseaux mobiles restants au Royaume-Uni pourrait-elle réellement mener à une hausse des prix et à une baisse de la qualité du service ? La concurrence a toujours été un moteur clé pour maintenir les prix bas et pousser les opérateurs à investir dans l’amélioration de leur réseau. Mais quoi lorsque cette concurrence diminue ?
Les affirmations des deux entreprises concernant les avantages de leur fusion, notamment la promesse d’un réseau 5G de première classe et de nouvelles opportunités pour les entreprises à travers le Royaume-Uni, méritent-elles une évaluation plus approfondie ? Les régulateurs de la CMA semblent penser que oui. Ils ont ainsi donné aux compagnies cinq jours ouvrables pour répondre à leurs inquiétudes avec des « solutions significatives », faute de quoi une enquête plus approfondie sera lancée.
Est-ce que l’histoire se répétera pour Three et Vodafone, comme cela a été le cas lors de la tentative de rachat d’O2 par Three en 2015 ?
En effet, en 2015, la CMA et la Commission européenne avaient bloqué la tentative de Three d’acheter O2 pour 10.25 milliards de livres sterling, jugeant que cela réduirait la compétition et entraînerait une hausse des prix. Pourtant, l’accord entre O2 et Virgin Media a été approuvé par la CMA malgré des préoccupations similaires. Qu’est-ce qui a changé depuis, et comment ces décisions antérieures influencent-elles l’évaluation de la fusion actuelle ?
La préoccupation centrale de la CMA réside dans l’impact potentiel de la réduction du nombre de réseaux sur la capacité des opérateurs de réseaux mobiles virtuels à négocier les meilleures offres pour leurs clients. Dans un marché où la concurrence se fait de plus en plus rare, quels mécanismes peuvent garantir la protection des intérêts des consommateurs ?
Alors que le débat sur cette fusion continue de faire rage, il est indispensable de se poser une question fondamentale : Les autorités de régulation peuvent-elles réellement faire basculer la balance en faveur des consommateurs dans un marché en constante évolution, ou assistons-nous simplement à une ère où les géants technologiques continueront de croître, potentiellement au détriment du choix et de l’accessibilité pour le consommateur moyen ?
Source : Engadget
