« Il n’est pas nécessaire d’attendre l’apocalypse pour apprécier un bon véhicule électrique, surtout si c’est un Lotus. » Voilà ce qu’aurait pu dire un sage de l’automobile, si jamais il avait eu l’occasion de tester les nouveautés électrisantes de Lotus. Entre le raffinement des cygnes qui glissent sur l’eau et la frénésie cachée de leurs pattes sous l’eau, les véhicules électriques (VE) modernes tendent vers une certaine zenitude qui, avouons-le, peut en endormir plus d’un. L’impatience de l’autonomie complète est palpable, afin de délivrer l’humanité de sa léthargie motorisée.
Cependant, une exception se profile à l’horizon : la nouvelle Lotus. Conduire une Lotus électrique, c’est un peu comme avoir soudainement un fouet dans les mains quand on ne s’attendait qu’à une brindille. En effet, l’union entre intelligence électrique et amour de la conduite chez Lotus pourrait bien ressusciter ce fabricant qui ne demande qu’à retrouver ses jours de gloire.
Conduire une Lotus électrique, c’est réveiller le dragon endormi de la passion automobile.
Les non-initiés pourraient ne pas réaliser que Lotus a longtemps été une pierre angulaire dans le monde de l’automobile et de la Formule 1. À l’époque, Lotus n’était pas seulement une question de voitures; c’était un esprit pionnier et rebelle, un créateur d’innovations qui a façonné la route et la piste. Ce penchant pour l’originalité et l’excellence technique a souvent placé Lotus à contre-courant, un choix que l’entreprise n’a jamais regretté, malgré une relation financière pour le moins… idiosyncratique avec John DeLorean.
Plonger dans le monde de Lotus, c’est aussi découvrir une firme qui a marqué la culture pop, devenant le choix de véhicules pour le cinéma et les célébrités cherchant à se distinguer. Cependant, après la disparition de Chapman au début des années 80, Lotus a semblé ralentir, passant d’une main à l’autre sans véritable direction, survivant grâce à une base de fans dévoués et à son expertise prisée dans le secteur automobile.
Ce fut jusqu’à l’arrivée de Geely en 2017, qui a investi considérablement dans Lotus, revitalisant son site à Hethel et lui donnant un souffle nouveau avec une production désormais exclusivement électrique. Les fruits de cet investissement sont notamment visibles avec l’Evija, l’hypercar électrique à 3 millions de dollars qui représente le nec plus ultra de Lotus.
Mais Lotus, ce n’est pas juste l’Evija. Avec des modèles comme l’Eletre, le premier SUV de l’entreprise, Lotus démontre qu’il est possible de combiner luxe, performance et la sensibilité électrique d’une manière qui fait honneur à son héritage. Et pour ceux qui se demandent si tout cela est bien dans l’esprit de Colin Chapman, il suffit de traverser la route pour rencontrer Clive Chapman, son fils, qui maintient que l’important pour son père était toujours d’avancer, peu importe la technologie.
En somme, Lotus s’électrifie, mais ne perd rien de son âme. La magie opère toujours, que ce soit dans les lignes de ses modèles ou dans leurs performances sur piste. Pour ceux qui pensaient que l’électrique rimait avec ennui, il suffit de poser les yeux (et les mains) sur une Lotus pour se rendre compte que l’avenir sera tout sauf monotone. Après tout, même en électrique, une Lotus reste une Lotus : un coup de foudre assuré à chaque virage.
Source : Engadget