« Dans la Silicon Valley, la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. » Et pour cause, Apple s’est encore une fois retrouvé au cœur d’une tempête juridique. Cette fois, c’est le Département de la Justice des États-Unis qui a décidé de jouer les trouble-fêtes, mettant en lumière les pratiques très fermées de la firme concernant notamment les ventes d’applications et la compatibilité entre l’iPhone et l’Apple Watch.
La plainte a mobilisé les avocats généraux de 16 états ainsi que ceux du District de Columbia, tous unis contre ce qu’ils considèrent comme un monopole un peu trop verrouillé. Il est notamment reproché à Apple d’orienter subtilement les utilisateurs vers son écosystème, rendant ainsi difficile pour eux l’idée d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, notamment chez Android.
Si vous pensiez qu’Apple avait cousu son système d’exploitation dans un pelage exclusif, vous n’étiez pas loin du compte. Il se trouve que posséder une Apple Watch oblige presque à posséder un iPhone, sous peine de ne pas pouvoir profiter pleinement de ses fonctionnalités. Un coup dur pour les amateurs d’Android qui auraient bien voulu s’essayer à la montre la plus populaire du marché.
L’Apple Watch, cette étoile polaire qui guide les utilisateurs vers l’iPhone, et vice versa.
La critique ne s’arrête pas là, puisque la plainte pointe également le manque d’ouverture d’Apple vers des smartwatches multiplateformes, ce qui renforcerait l’indépendance des utilisateurs vis-à-vis du matériel et logiciel propriétaires d’Apple. En somme, moins de fils invisibles pour lier les utilisateurs à l’écosystème de la marque.
Il est intéressant de noter que dans le monde merveilleux des smartwatches et des écouteurs Bluetooth, Apple n’est pas la seule marque à créer un jardin clos où seuls ses propres produits peuvent se parler. Mais Apple reste unique en son genre, car la majorité des concurrents partagent un même terrain de jeu : Android.
Une note interne d’un VP de la marque à la pomme souligne que cette exclusivité pourrait décourager les clients de changer de téléphone. Si la plainte met l’Apple Watch sous les feux de la rampe, c’est pour démontrer son rôle dans la fidélisation – forcée ? – des utilisateurs à l’iPhone. Mais si la justice donnait raison au DOJ, ce serait peut-être l’aube d’une nouvelle ère pour les utilisateurs Android, eux aussi désireux de goûter au fruit défendu.
Les rédacteurs de la plainte se sont même permis une petite pique sur l’origine de l’Apple Watch, en suggérant que l’idée même de cette smartwatch n’était pas tombée bien loin de l’arbre, avec une référence à peine voilée aux développeurs tiers et à Pebble, pionnier du secteur.
Avec une pomme aussi convoitée, il semble que même la montre la plus tendance du marché ne puisse éviter de se retrouver à l’heure des procès. Et si la justice donne le feu vert, se pourrait-il que l’Apple Watch finisse par se « désemprisonner » de son propre jardin ? Affaire à suivre.
Source : Techcrunch