Comme on dit souvent dans le monde du spectacle, « la voix est le miroir de l’âme » – et si l’IA commence à imiter ce miroir, on pourrait bien se retrouver avec quelques reflets inattendus! La SAG-AFTRA, syndicat américain des acteurs, ne s’y est pas trompée et a pris les devantières pour protéger les voix de ses membres contre les risques de l’usurpation par l’intelligence artificielle.
Après un vote à plus de 95% en faveur de l’initiative, les membres de la SAG-AFTRA ont ratifié de nouveaux contrats pour les comédiens de doublage travaillant dans l’animation télévisée. Valables jusqu’au 30 juin 2026, ces accords introduisent des mesures inédites pour encadrer l’utilisation de l’IA, notamment une clause exigeant que les producteurs obtiennent le consentement explicite d’un acteur avant de faire appel à une IA pour reproduire sa voix.
En effet, ces contrats spécifient clairement que le terme « comédien de doublage » ne s’applique qu’aux êtres humains. L’idée étant de préserver les emplois des acteurs et de lutter contre les risques de remplacement par des voix générées artificiellement. Pour la première fois, un contrat de doublage de la SAG-AFTRA prend des mesures pour éviter les abus de l’intelligence artificielle. Sacré pas en avant, n’est-il pas?
« Un contrat qui donne de la voix contre l’IA! »
Duncan Crabtree-Ireland, directeur exécutif et négociateur en chef chez SAG-AFTRA, considère cet accord comme « un pas significatif » dans la protection contre l’IA, qui comprend également de nouvelles clauses importantes dans divers domaines comme les résidus étrangers, les productions SVOD à gros budget, les retards de paiement, et bien d’autres joyeusetés. Les contrats prévoient également une série d’augmentations de salaires, avec une hausse de 7% rétroactive au 1er juillet 2023.
Plus tôt cette année, le syndicat avait déjà conclu un accord avec l’entreprise de génération de voix IA, Replica Studios, pour permettre aux comédiens de doublage de « licencier de manière sûre » leurs voix digitales pour les jeux vidéo. Ces protections contre l’IA étaient également au coeur du deal qui a mis fin à la grève, conclu l’année dernière avec les studios hollywoodiens.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez une voix un peu trop parfaite pour être vraie dans votre série d’animation préférée, posez-vous la question: est-ce un talent vocal exceptionnel ou l’IA a-t-elle encore frappé d’un coup de baguette magique numérique? Mais, grâce à SAG-AFTRA, au moins on sait que derrière chaque voix IA, un acteur a donné son consentement – ou du moins, c’est ce qu’on espère!
En conclusion, même si l’IA peut imiter la voix, elle ne remplacera jamais l’âme d’un véritable comédien de doublage. Après tout, il y a des octaves émotionnelles que seul un cœur humain sait atteindre. Et comme dirait l’autre : « Dans le monde du doublage, mieux vaut être une vraie voix qu’un écho artificiel! »
Source : Engadget