Qu’est-ce qui pourrait bien mettre Apple, Meta et Google dans une situation délicate en Europe ? La réponse semble réside dans leur interprétation particulière de la nouvelle loi européenne, l’acte des marchés numériques (DMA). Mais au-delà des titres, quelle est la véritable portée de leur démarche ?
La Commission Européenne, bras exécutif de l’Union Européenne, soulève des préoccupations sur le fait que Google (Alphabet) et Apple n’auraient pas suffisamment permis « aux développeurs d’applications de diriger les consommateurs vers des offres en dehors des boutiques d’applications des gardiens, gratuitement ». Actuellement, les nouvelles règles de ces compagnies pourraient « limiter… la capacité des développeurs à communiquer librement et à promouvoir des offres ainsi qu’à conclure directement des contrats, y compris en imposant divers frais ».
En outre, Meta est également examiné pour son nouveau régime dans l’UE, où les utilisateurs peuvent choisir de se désinscrire des publicités, mais à un prix. Cela soulève une question fondamentale : les entreprises technologiques jouent-elles le jeu de la concurrence loyale ?
La Commission Européenne ouvre une enquête sur Apple, Meta et Alphabet dans le cadre de l’acte des marchés numériques (DMA).
Autrement dit, les initiatives récentes de ces géants technologiques reflètent-elles une réelle conformité aux principes du DMA, ou bien tentent-elles de contourner l’esprit de la loi tout en respectant sa lettre ? Margrethe Vestager, chef de l’antitrust à la Commission Européenne, a déjà exprimé son intérêt pour les nouvelles structures de frais d’Apple, questionnant si elles rendent les avantages du DMA réellement attrayants pour les utilisateurs et les développeurs d’applications.
De plus, l’annonce récente suggère que la « nouvelle structure de frais » d’Apple pour les boutiques d’applications alternatives pourrait toujours être dans le collimateur pour de futures interventions, y compris Amazon et ses pratiques présumées de favoritisme envers ses propres magasins en ligne.
Face à ces enquêtes, Apple se dit « confiante que son plan est conforme au DMA », et Alphabet prévoit de « continuer à défendre son approche dans les mois à venir ». Meta, d’autre part, défend son option payante et sans publicité comme « un modèle commercial bien établi dans de nombreuses industries ».
La portée de l’enquête de l’UE est importante, surtout après que le département de la justice américain ait déposé une plainte antitrust contre Apple, accusant la société de monopoliser le marché des applications mobiles. L’issue des enquêtes de l’UE reste incertaine, mais les conséquences pourraient être significatives, surtout considérant que l’UE peut imposer des amendes allant jusqu’à 10 % du revenu annuel total d’une entreprise, et jusqu’à 20 % en cas de violations répétées.
Source : Engadget