« Si vous pensiez que choisir la couleur de votre vernis ou les ingrédients de votre crème pour le visage n’avait rien à voir avec la blockchain, réfléchissez à nouveau. »
Dans le monde pailleté de la beauté, une startup nommée Kiki World a décidé de bousculer les pinceaux. Lancée l’année dernière, elle propose une idée aussi brillante qu’un gloss neuf: permettre aux consommateurs de co-créer des produits et de co-posséder l’entreprise grâce à la magie du web3.
L’annonce a fait sensation mardi : basée à Los Angeles, Kiki a levé 7 millions de dollars lors d’un tour de table mené par le fonds crypto d’Andreessen Horowitz et New Incubation Ventures de The Estée Lauder Companies, sans oublier d’autres soutiens comme Orange DAO et 2 Punks Capital.
Jana Bobosikova, co-fondatrice de Kiki, critique l’expérience parfois décevante des fidèles d’une marque dans le monde Web 2.0. « Vous avez probablement été bombardés de recommandations sur TikTok. Et après? Vous voilà juste assaillis d’encore plus de pubs ciblées, » déplore-t-elle.
Exit le modèle traditionnel, Kiki réinvente la roue cosmétique.
Kiki propose une alternative : donner le pouvoir à sa communauté de voter pour les caractéristiques qu’ils désirent avant même que les produits de beauté ne soient fabriqués. Les électeurs sont récompensés par des points échangeables contre des produits gratuits et obtiennent des tokens numériques dans l’entreprise.
« C’est une dynamique que ni l’internet ni votre salle de bain n’ont encore vue », affirme Bobosikova. (Elle a peut-être raison pour la salle de bain, même si, bien sûr, internet a déjà vu des clients voter pour des produits et gagner des tokens numériques pour leur participation.)
Ce modèle à la demande évite aux entreprises cosmétiques de se retrouver avec un stock invendable, utilisant ainsi moins de capital et de ressources.
Bien que les votes des membres soient enregistrés sur Ethereum, Bobosikova précise que certains participants n’ont pas besoin de savoir qu’ils agissent sur la blockchain. Les utilisateurs peuvent s’inscrire avec un email et voilà, Kiki crée un compte en chaîne qui stockera les votes des membres ad vitam æternam.
a16z a décidé de soutenir Kiki après que la startup ait terminé son programme d’accélérateur de startup crypto de 10 semaines. « Jana est une force de la nature », a déclaré Arianna Simpson, une associée générale de la société. « Elle possède une expertise incroyable dans l’espace de la beauté, mais aussi une compréhension unique du web3. »
Avant de fonder Kiki, Bobosikova était PDG d’Epic Future Labs, une agence de développement de produits et d’innovations de marque.
Kiki a déjà lancé cinq collections de produits, dont un stylo à vernis à ongles, permettant aux consommateurs de choisir la prochaine couleur que Kiki va fabriquer.
Mais, comme le souligne Simpson, Kiki a l’intention de s’étendre au-delà du monde de la beauté. Combien de temps avant de pouvoir voter pour le style de jeans ou la taille des sacs à main ? Un moment, sans doute.
« Nous avons fait face à des défis fous sur le côté physique des choses », a déclaré Bobosikova, ajoutant que certains produits prennent beaucoup plus de temps à fabriquer que d’autres. « La puissance de demander aux gens ce qu’ils veulent et de le leur donner est très, très simple. C’est juste très difficile à faire. »
Source : Techcrunch
