Comment une startup nommée Windfall Bio a-t-elle réussi à susciter un intérêt soudain pour une crise environnementale jusqu’alors négligée ?
Avec une levée de fonds de 28 millions de dollars en série A, dirigée par Prelude Ventures et soutenue par des entités prestigieuses telles que le Climate Pledge Fund d’Amazon, Incite Ventures et Positive Ventures, Windfall Bio, basée à Menlo Park, semble prête à révolutionner notre approche de la capture du méthane. Mais pourquoi maintenant ? N’est-il pas curieux que, comme le souligne Josh Silverman, fondateur de Windfall Bio, le marché ignorait presque complètement le méthane il y a seulement quelques années, concentrant toute son attention sur la réduction des émissions de carbone ?
Cette startup offre-t-elle réellement une solution viable aux industries générant d’importantes quantités de méthane, telles que l’agriculture, le pétrole et le gaz, ainsi que les décharges, grâce à ses microbes mangeurs de méthane transformant ce gaz à effet de serre en engrais ? Peut-être que la promesse d’un retour sur investissement supérieur par rapport aux efforts de réduction du carbone, mentionnée par Silverman, est-elle la clé de cet engouement soudain ?
Est-ce que la commodification du méthane pourrait être la réponse que nous avons ignorée dans la lutte contre le changement climatique ?
Le parcours n’a pas été sans obstacles, relate Silverman, évoquant une période de plusieurs années sans aucune traction. Mais depuis sa sortie de l’ombre en mars 2023 après avoir sécurisé son seed funding l’année précédente, la demande a explosé. De tels retournements de situation sont-ils le signe d’un marché enfin mûr pour des solutions innovantes de lutte contre le changement climatique ?
Alors que Silverman remarque que le monde a échoué à atteindre n’importe quel objectif climatique majeur, la nécessité de solutions à court terme, à côté des stratégies à long terme, semble plus pressante. Si le méthane offre une durée de vie dans l’atmosphère bien plus courte que le carbone, pourrait-il représenter cette solution à court terme tant recherchée pour une action climatique efficace ?
En outre, l’approche de Windfall Bio se distingue dans un écosystème débordant de startups axées sur les crédits de carbone, en cherchant plutôt à monétiser la réduction du méthane. Mais alors que Silverman et son équipe semblent optimistes, le chemin reste long et incertain. La question demeure : l’innovation dans la capture du méthane suffira-t-elle à nous diriger vers un avenir plus durable, ou n’est-ce qu’une pièce du puzzle climatique désespérément complexe ?
Face à l’échec systématique des pays du G20 à atteindre les objectifs de l’accord de Paris, la mise en lumière de startups comme Windfall Bio pourrait bien représenter une lueur d’espoir. Mais cette lueur est-elle suffisante pour illuminer le chemin vers la résilience climatique que nous cherchons désespérément ? Alors que l’intérêt pour le méthane commence tout juste à s’éveiller, nos espoirs reposent peut-être sur des entreprises innovantes prêtes à transformer un défi environnemental majeur en opportunité.
Source : Techcrunch