Qu’est-ce que Taylor Swift et un groupe d’improvisateurs prétendant être des sorciers ont en commun ? Ils peuvent tous deux afficher complet au Madison Square Garden mais, est-ce que cela signifie aussi qu’ils partagent le même désamour pour Ticketmaster ?

Le phénomène de l’actual play show « Dimension 20 » de Dropout démontre qu’il est possible de se rapprocher de la vente complète d’un lieu de 19,000 places quelques heures seulement après l’ouverture des ventes au grand public. Mais qui aurait imaginé, surtout dans les années 80, que des milliers de personnes se rassembleraient dans une arène sportive géante pour regarder des gens jouer à Dungeons & Dragons ?

L’euphorie autour de ce genre de spectacle est indéniable, mais elle est assombrie par un problème récurrent qui unit désormais les fans de musique, de sport et de D&D : la frustration face à Ticketmaster. La question de la monopolisation et du dynamisme des prix, mise en lumière notamment durant l’affaire Taylor Swift-Ticketmaster, a-t-elle transformé une génération entière en anti-monopolistes en une nuit ?

Un moment historique pour les spectacles d’actual play, mais un défi tarifaire persiste.

Ce n’est pas la demande élevée qui pose problème cette fois-ci, mais la stratégie de prix dynamique de Ticketmaster qui augmente le prix des billets à mesure que plus de personnes essaient d’en acheter. Comment les fans ont-ils réagi en découvrant que les quelques billets restants pour le Madison Square Garden pouvaient s’envoler jusqu’à 800$ une heure après le début des ventes ?

Les critiques ne tarissent pas, les fans de Dimension 20 exprimant leur frustration, notamment sur Reddit, où certains accusent Ticketmaster de jouer le rôle du scalpeur grâce à cette politique de prix dynamique. Mais au-delà de la controverse, quel signe cela envoie-t-il sur la demande pour les spectacles actual play et pour l’économie des créateurs en général ?

L’engouement pour des shows comme Dimension 20 et Critical Role, ce dernier ayant récemment joué à guichets fermés dans l’arène de 12,500 places de Wembley, n’était qu’un rêve il y a dix ans. Comment l’évolution de certaines plateformes, telles que Dropout, reflète-t-elle les changements de marée dans l’industrie du divertissement, passant d’un site d’humour en difficulté à une production de spectacles qui capturent ce qui a longtemps échappé à des émissions plus traditionnelles ?

Le succès de Dimension 20 atteste d’une vérité éclatante : les cycles de battage médiatique de l’économie des créateurs à Silicon Valley se détachent de plus en plus des véritables carrières des créateurs. La vente de billets pour Madison Square Garden est-elle le signe ultime que les créateurs surpassent désormais les attentes, défiant les prédictions même sans le soutien du financement par capital-risque ?