« De la pédale au podium, il n’y a qu’un coup de pédale », pourrait être le slogan de Neural Concept, la start-up IA qui, en six ans, est passée du développement d’un vélo ultra-aérodynamique à la conquête des circuits de Formule 1.
En 2018, alors que le logiciel de la société en était encore à ses premiers tours de roue, il contribuait déjà à concevoir le vélo le plus aérodynamique du monde. Quelle évolution ! Aujourd’hui, cette technologie se trouve sous le capot de quatre équipes de Formule 1 sur dix.
L’aventure, qui a débuté dans les locaux austères de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, s’est rapidement transformée en une épopée technologique, grapillant des contrats avec des poids lourds de l’aérospatiale tels qu’Airbus et Safran. La start-up a ainsi levé 9,1 millions de dollars en Série A en 2022. Maintenant forte de 50 employés, et avec des écuries historiques comme Williams Racing en clientèle, Neural Concept file à toute allure vers un nouveau tour de financement.
« Des vélos aux bolides de F1, l’IA prend le volant du progrès. »
Cependant, si les monoplaces de F1 carburent à la puissance d’un moteur hybride V6 de 1000 chevaux, les premiers pas de la technologie furent réalisés à la force des mollets.
En effet, c’est en collaborant sur le design d’un vélo visant à pulvériser un record mondial de vitesse, que Baqué et son équipe ont mis la main à la pâte — ou plutôt au guidon. Leur création ? Un vélo entièrement caréné, transformant le cycliste en véritable pilote d’essai aérodynamique.
Nommé Neural Concept Shape (NCS), ce système basé sur l’apprentissage automatique a révolutionné la manière dont les ingénieurs envisagent l’aérodynamisme, en proposant des modifications ingénieuses bien au-delà des simples simulations fluidiques traditionnelles.
Et cette innovation n’est pas restée cantonnée aux paddocks de vélo. De l’automobile à l’aérospatiale, les applications de NCS ne cessent de s’étendre, faisant même des émules au sein des équipes de Formule 1. Grâce à Netflix et à l’engouement mondial pour la série « Formula 1: Drive to Survive », les exploits et les technologies derrière ces bolides fascinent bien au-delà des aficionados des circuits.
Et pour Williams Racing, écurie partenaire de Neural Concept et en pleine phase de reconstruction, cette technologie représente un précieux atout dans leur quête pour retrouver les sommets de la F1. Selon Hari Roberts, chef de la technologie aérodynamique chez Williams, NCS leur offre un véritable avantage compétitif, une aide précieuse dans un sport où chaque milliseconde compte.
En conclusion, si la route de Neural Concept a commencé par un parcours cycliste, c’est aujourd’hui sur les circuits de F1 que la start-up déploie toute l’étendue de son innovation. Et qui sait, peut-être que demain, grâce à l’IA, nos voitures pourront elles aussi s’envoler au-dessus des embouteillages. En attendant, on peut imaginer que pour Neural Concept, le futur s’annonce à plein gaz, et ce, sans pédaler dans la semoule.
Source : Techcrunch
