« Dans le monde de la tech, se faire virer pour avoir trop streamé est acceptable, mais apparemment, protester, c’est non. »
Imaginez un peu la scène chez Google dernièrement : des employés, probablement avec des t-shirts à messages militants, décidant d’occuper le bureau de Thomas Kurian, le big boss de Google Cloud. La raison de cette occupation n’est autre que le très controversé « Project Nimbus », un contrat de cloud avec le gouvernement israélien. Google, dans un élan qui rappelle un professeur exaspéré par l’insolence d’un élève, a donc mis à la porte 28 de ces audacieux manifestants, selon un mémo interne qui a mystérieusement atterri sous les yeux de The Verge.
Ce n’est pas tout, il semblerait qu’avant ce triste événement, 9 autres employés aient été attrapés par le collet et suspendus, et un autre a été renvoyé le mois dernier pour avoir manifesté son mécontentement lors d’une conférence technologique sponsorisée par Google. Chris Rackow, le chef de la sécurité, a dégainé une lettre du tonnerre prévenant que Google était prêt à prendre des mesures plus musclées. « Si vous pensez qu’on va ignorer un comportement qui viole nos politiques, réfléchissez à deux fois, » a-t-il lancé, un peu comme un super-héros de la compliance.
« Un comportement de ce type n’a pas sa place dans notre lieu de travail et nous ne le tolérerons pas. Cela viole clairement plusieurs politiques que tous les employés doivent respecter. »
Pourtant, le groupe d’employés « No Tech for Apartheid » voit les choses d’un œil différent. Pour eux, ces licenciements sont une forme de représailles évidentes à leur mouvement, soutenu par des milliers de leurs collègues et qui dure depuis trois ans. Ils trouvent insultant que Google affirme que les manifestations impliqueraient majoritairement des personnes extérieures à l’entreprise. « Nous n’avons jamais eu de réponse d’un seul exécutif concernant nos inquiétudes, » ont-ils révélé sur Medium, dans ce qui ressemble à un mélodrame technologique.
Alors, que retenir de cette drame chez Google ? D’une part, Google tient à son image de marque autant qu’à ses politiques internes, prêt à brandir le spectre du licenciement pour garder ses rangs serrés. D’autre part, les employés, de plus en plus militants, ne se laissent pas faire et utilisent leur voix pour tenter de changer les choses, même au risque de se voir montrer la porte.
Enfin, si chez Google « faire le mur » prend un tout nouveau sens, il semblerait que pour certains employés, « faire le cloud » ait définitivement un goût amer. Reste à savoir si Google parviendra à naviguer dans ce nuage orageux sans trop de turbulences. Toujours est-il que dans cette affaire, Google a choisi de ne pas mettre sa tête dans le « cloud »…
Source : Engadget