« Dans le futur, il y aura deux types de jobs : ceux qui donnent des ordres aux robots et ceux qui en reçoivent. » L’automatisation semble l’évolution ultime, transformant non seulement nos emplois, mais aussi la façon dont nous les percevons. Alors que certains applaudissent la fin des tâches répétitives, d’autres se demandent si la compote de pommes numérique dans laquelle nous nous trouvons ne risque pas de perdre son goût.
Dans un monde où la convivialité numérique remplace petit à petit les poignées de main, une récente étude de la Brookings Institution se penche sur une question peu commune : et nos collègues de métal, comment les vivons-nous? L’automatisation peut alléger nos charges, certes, mais quid de notre bonheur au travail? Est-il possible que travailler côte à côte avec R2-D2 ne soit pas si rose pour notre moral?
La rencontre entre hommes et machines au travail : une évolution pas toujours binaire entre satisfaction et appréhension.
Basée sur des enquêtes réalisées auprès des travailleurs de 14 industries variées, de l’automobile à la métallurgie, passant par l’agroalimentaire et la chimie, à travers 20 pays d’Europe, l’étude met en avant une baisse perçue de la signification du travail et de l’autonomie chez les salariés. En clair, plus on automate, moins on se sent utile et libre dans son boulot. Si l’industrie alimentaire suivait l’exemple de l’automobile en termes d’automatisation, le sentiment d’utilité au travail et l’autonomie chuterait de manière significative.
Mais la mécanique de l’automatisation affecte-t-elle également ceux qui restent? L’étude révèle que oui, les robots ne se contentent pas de remplacer des humains, mais modifient également l’expérience de ceux qui travaillent à leurs côtés. Que vous soyez un bac +8 en ingénierie robotique ou un spécialiste du tournevis, l’impact reste le même : une diminution du sens et de l’autonomie dans le travail.
Face à cette mécanisation grandissante, devrions-nous simplement dire non à l’automatisation? C’est peu probable. Tant que les robots resteront les chouchous des bilans comptables, leur présence au sein des entreprises ne fera qu’augmenter. Cependant, si l’on crée un environnement où humains et robots collaborent plutôt que de se concurrencer, l’impact sur le bien-être des travailleurs pourrait s’avérer positif.
Les sociétés d’automatisation l’ont bien compris, en intégrant de plus en plus la notion de robots collaboratifs. L’objectif est clair : éviter de transformer le travail humain en un sempiternel combat contre des machines. Après tout, dans cette histoire, il semble que faire équipe avec Wall-E soit préférable à un duel à l’OK Corral.
Source : Techcrunch