« Qui aurait cru que fabriquer une arme à feu pourrait devenir un atelier DIY sur YouTube ? » – Voici une question que l’on n’aurait jamais pensé se poser. Et pourtant, Alvin Bragg, le Procureur du District de Manhattan, lève le voile sur une réalité plutôt troublante. Il semblerait que YouTube, sous la direction de Neal Mohan, soit devenu malgré lui le nouvel atelier de bricolage pour les amateurs d’armes fantômes, ces armes assemblées à partir de pièces imprimées en 3D ou achetées en kit.
Le Procureur Bragg a donc décidé de prendre son plus beau stylo pour rédiger une lettre directement adressée à Monsieur YouTube, alias Neal Mohan. Cette missive, plus sérieuse que les recommandations habituelles de l’algorithme de YouTube, fait état d’une étude conduite par le Tech Transparency Project. Cette dernière a révélé que même les comptes YouTube associés à des profils de jeunes de 14 et 9 ans se voyaient recommander des vidéos tutoriels sur comment fabriquer ces fameuses armes fantômes. Incroyable, mais vrai, même après s’être gavés de vidéos de Call of Duty, les jeunes se retrouvaient avec des recommandations pour devenir de potentiels armuriers clandestins.
Derrière chaque vidéo de jeu, se cache peut-être un tutoriel pour devenir le nouveau MacGyver des armes à feu.
Bragg n’a pas hésité à pointer du doigt un autre problème majeur : les jeunes enquêtés pour possession d’armes à New York ont tous avoué avoir appris sur YouTube. Malgré l’effort de nettoyer la plateforme des vidéos en question, la demande du Procureur est claire : YouTube doit se montrer plus proactif pour empêcher l’upload et la diffusion de tel contenu, et permettre ainsi une navigation plus sécurisée, notamment par le biais des contrôles parentaux. La réponse de YouTube ? Un engagement à « examiner attentivement » le problème, avec une promesse de rester vigilant sur le respect de leurs politiques.
Ce tour de passe-passe numérique nous rappelle combien la ligne entre le virtuel et le réel est fine. Entre les mains de l’algorithme, une simple recherche peut mener de la case « divertissement » à celle, beaucoup plus sombre, de « fabrication d’armes ». Même si YouTube promet de faire le ménage, on se demande si l’algorithme n’aurait pas besoin, lui aussi, d’une bonne mise au point.
En somme, alors que le monde numérique continue de grandir à vitesse grand V, la question de la responsabilité de plateformes comme YouTube est plus que jamais d’actualité. Après tout, s’assurer que le futur des jeunes utilisateurs ne bascule pas du côté obscur de YouTube, c’est un peu comme essayer de nettoyer l’océan avec une épuisette. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ?
À quand les tutos pour transformer des cuillères en fusées spatiales ? Restons connectés pour le savoir. En attendant, YouTube, ce n’est pas parce que tu nous proposes de fabriquer des ghost guns que tu dois devenir un fantôme pour la justice. Qui sait, peut-être qu’un jour, on découvrira des vidéos sur comment fabriquer la paix mondiale. Et là, chapeau l’algorithme !
Source : Engadget
