La Federal Trade Commission (FTC) a-t-elle réellement bouleversé le marché du travail en votant 3 contre 2 pour interdire la majorité des clauses de non-concurrence ce mardi ? Cette décision signifie que les entreprises ne peuvent plus exiger des employés, autres que les cadres supérieurs, d’attendre un certain temps avant de rejoindre un concurrent ou de créer leur propre entreprise dans le même domaine. Mais quel impact cette mesure aura-t-elle réellement, en particulier sur les startups, souvent vues comme le berceau de l’innovation et du dynamisme économique ?
Révolution ou évolution naturelle, Nick Cromydas, co-fondateur et PDG de la startup de recrutement Hunt Club, voit dans cette interdiction une aubaine précieuse. L’ouverture du bassin d’embauche pourrait-elle marquer le début d’une ère de cross-pollinisation accrue entre entreprises, propice à une compréhension et un enrichissement mutuel des modèles d’affaires ?
Ryan Vann, partenaire spécialisé en droit du travail chez Cooley, partage cette vision optimiste, évoquant le soulagement de certains clients préalablement hésitants à engager des talents de peur de litiges liés aux clauses de non-concurrence. La fin de ces accords pourrait-elle encourager une course à la culture d’entreprise, où le désir de rester devient plus fort que la peur de partir ?
La suppression des clauses de non-concurrence ouvre-t-elle la voie à une nouvelle dynamique d’innovation et de mobilité dans le secteur des startups ?
Cette perspective est d’ailleurs accueillie avec enthousiasme par une partie de la communauté des startups. Sarah Guo et Cole Harrington, par exemple, y voient un gain net pour l’innovation. Cependant, est-ce à dire que cette décision met fin à toute préoccupation, notamment en ce qui concerne la sécurité de la propriété intellectuelle ? Cromydas suggère des alternatives, comme les accords de non-divulgation ou les dépôts de brevets, mais ce changement est-il vraiment suffisant pour protéger les intérêts des startups ?
Les employés des startups, quant à eux, pourraient ne pas ressentir immédiatement l’impact de cette interdiction. Après tout, les clauses de non-concurrence étaient déjà difficiles à faire appliquer et tombaient progressivement en désuétude dans certains états, comme en Californie. Mais avec une application sporadique d’antan, pourquoi cette décision attire-t-elle autant l’attention aujourd’hui ?
Enfin, face à cette interdiction, que devraient faire les PDG de startups qui utilisent actuellement des clauses de non-concurrence ? Pour Vann, la réponse est simple : rien. L’avenir de cette interdiction reste incertain, face aux multiples poursuites judiciaires déjà engagées. Les startups doivent-elles pour autant rester les bras croisés, attendant de voir comment la situation se déroule ?
La suppression des clauses de non-concurrence semble ouvrir un nouveau chapitre pour les startups, marqué à la fois par des promesses d’innovation accrue et des défis à relever. Comment les entreprises et les employés navigueront-ils dans ce paysage législatif en mutation pour tirer le meilleur parti de cette nouvelle liberté, tout en protégeant leur capital le plus précieux, la propriété intellectuelle ?
Source : Techcrunch