« Dans le monde de la mode ultra-rapide, être rapide ne suffit pas; il faut également être conforme. » C’est la nouvelle réalité pour Shein, le géant de l’e-commerce, qui, sous les projecteurs de l’Union Européenne, doit désormais naviguer dans les eaux troubles de l’Acte des Services Numériques (DSA).
Avec un trafic mensuel moyen de 45 millions d’utilisateurs dans la région, Shein a franchi le seuil fatidique, se voyant désigné comme une plateforme en ligne très large (VLOP) sous le DSA. Cette reconnaissance n’est pas un badge d’honneur, mais plutôt un collier de responsabilités supplémentaires.
Shein doit désormais jongler avec les obligations strictes du DSA, lançant un défi de taille au géant de la mode ultra-rapide.
En fait, Shein est invité à la même fête réglementaire que des géants comme AliExpress, déjà sous l’œil scrutateur de la Commission pour d’éventuelles infractions au DSA, Amazon, qui conteste sa désignation tout en se conformant aux règles, et d’autres plateformes comme Booking.com et Zalando.
Si avant Shein nageait déjà dans les eaux du DSA, sa désignation comme VLOP pousse l’entreprise dans une piscine bien plus profonde de risques réglementaires. La belle époque où elle pouvait se contenter de vendre des vêtements à la vitesse de l’éclair semble révolue. L’UE attend de Shein un premier rapport d’évaluation des risques dans un délai de quatre mois, sous peine de sanctions financières pouvant atteindre jusqu’à 6% de son chiffre d’affaires annuel mondial.
La régulation s’annonce donc plus corsée pour Shein, notamment à cause de sa popularité auprès des jeunes consommateurs et d’un catalogue s’étendant bien au-delà de la mode, inclus des articles de vie et maison, cosmétiques, fournitures scolaires et produits pour animaux de compagnie. La Commission européenne garde un œil de lynx sur l’application des règles du DSA par Shein, notamment en ce qui concerne la protection des consommateurs et la lutte contre la diffusion de produits illégaux.
Répondant à cette nouvelle ère de surveillance renforcée, Shein, par l’intermédiaire de son chef des affaires publiques, Leonard Lin, affiche un optimisme de façade, promettant de collaborer pleinement avec la Commission européenne pour garantir un environnement sûr et conforme à ses utilisateurs. Un bel exemple de diplomatie commerciale à l’ère du numérique.
Les spectateurs de cette saga mode et compliance restent en haleine, attendant de voir comment Shein parviendra à défiler sur le catwalk réglementaire européen tout en gardant son flair pour la mode accessible. L’histoire nous dira si être rapide et conforme sera la nouvelle norme de la mode ultra-rapide ou si ces obligations se révéleront être un fil à retordre pour Shein.
Source : Techcrunch