« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » semble avoir déclaré mon cerveau chaque fois que j’ai tenté de jouer à un jeu de la série Fire Emblem. Mon aventure avec Fire Emblem Engage, cependant, ressemble à un conte où la tortue – ou devrais-je dire, le joueur qui choisit la facilité – bat le lièvre à la ligne d’arrivée. J’ai commencé ma quête armé d’une résolution inébranlable : cette fois, je jouerais en mode Normal, sur le canapé de la paresse, loin des tumultes du mode permadeath qui avait épuisé mes soirées autrefois.
Il était une fois, dans un royaume numérique lointain, une copie de Fire Emblem Engage qui attendait sagement que je brise le sceau de son emballage. Comme la Belle au Bois Dormant, ce jeu attendait mon réveil ludique depuis plus d’un an. Et comme dans tout bon conte, ce réveil fut magique. Exit la quête fatigante du perfectionnisme et bonjour la quiétude du joueur occasionnel qui, simplement, veut retrouver le plaisir de jouer.
« Jouer pour le plaisir et non pour la pression, quelle révélation! »
Qu’on se le dise, finir Fire Emblem Engage fut une épiphanie, et non une quête éreintante. Point n’était besoin de devenir l’architecte d’une stratégie militaire imparable ou de consulter d’ésotériques guides sur internet pour choisir la meilleure classe pour mes unités. Non, mes soirées gaming se transformèrent en une oasis de paix, où même le choix d’un compagnon pour le protagoniste se fit sans stress.
Je ris de moi-même, avec l’indulgence qu’on accorderait à un ami, quand je repense aux dilemmes cornéliens sur le niveau de difficulté qui m’ont tourmenté. Je suis devenu le champion des casual gamers, libéré des chaines du jugement et des modes de jeu punitifs. L’horizon de mes aventures vidéoludiques s’est élargi, et chaque titre non joué de ma bibliothèque est désormais une promesse de détente, et non plus une montagne intimidante à gravir.
Alors, que le récit de mon aventure dans Fire Emblem Engage serve de fable moderne à tous les gamers : le plaisir de jouer réside dans la joie qu’apporte l’expérience, et non dans l’obsession de la performance. J’ai retrouvé mon amour pour le gaming, un pixel à la fois, en prenant la route moins arpentée, celle de la facilité assumée. Et qui sait ? Peut-être un jour, me lancerai-je dans le mode Rétroflix pour conquérir le challenge oublié, mais toujours avec cette nouvelle philosophie de jeu.
Source : Engadget