« Qui aurait cru que l’Intelligence Artificielle ferait un jour ses courses chez le marchand de journaux ? » Voilà que OpenAI, non content de titiller les neurones de nos amis les robots, vient de se lancer dans une aventure palpitante avec le Financial Times. Mais que les puristes du troc se rassurent, il ne s’agit pas là d’un simple échange commercial de devises contre des données. Non, OpenAI et FT envisagent plutôt un partenariat où les liens d’URL de FT.com scintilleront dans les yeux électroniques de ChatGPT.
Cette alliance entre le FT et OpenAI nous dévoile une facette plus complexe que de simples échanges monétaires. Derrière ce voile commercial, c’est la capacité d’OpenAI, soutenue par Microsoft, à ingurgiter sans risque juridique du matériel destiné à l’entraînement et, nouveauté pas des moindres, à commencer à rémunérer les fournisseurs de ces contenus qui est mise en lumière.
On s’extasie, on applaudit, mais entre deux ovations, une inquiétude émerge. À mesure que les compagnies d’IA commencent enfin à régler l’addition pour les données qu’elles ont englouties, il se pourrait bien qu’elles tirent l’échelle derrière elles, laissant les petits nouveaux de l’IA essouflés et le portefeuille vide devant un mur bien plus haut et onéreux à escalader.
Dans le monde de l’IA, payer pour les données pourrait bien devenir un luxe que seules les grandes entreprises pourront s’offrir.
Et voilà qu’on se retrouve dans une situation pour le moins ambivalente. D’un côté, il est indéniable que ceux qui fournissent leur labeur pour alimenter ces engins de savoir doivent être justement dédommagés. De l’autre, on fronce les sourcils à l’idée qu’un futur dominé par une poignée de sociétés fortunées s’écrive sous nos yeux, transformant une révolution technologique en un oligopole de haut vol. Et au milieu de ce ballet financier, les compagnies médiatiques, déjà acculées par les dépenses, cherchent à tirer leur épingles du jeu pour survivre. Voilà donc le tableau !
Entre équité et innovation, le chemin semble de plus en plus étroit. Dans cette quête du Graal de données, la véritable question reste de savoir comment distribuer les richesses de ce nouvel eldorado sans perdre notre âme dans les méandres de l’avarice technologique. Et pendant que ce débat continue de faire rage, une chose est sûre : dans l’univers impitoyable des machines, même l’information a un prix.
Source : Techcrunch