« L’œil est à l’esprit ce que l’estomac est au beignet : une porte d’entrée indispensable. » Pour ceux d’entre nous qui ne passent pas leur vie à contempler des beignets, voici une nouvelle qui pourrait vous surprendre : la startup franco-belge neuroClues se lance dans l’extraordinaire monde du suivi oculaire à haute vitesse pour dépister toutes sortes de troubles cérébraux. Le tout, avec une pincée d’IA pour analyser tout ce micmac en un claquement de doigts, ou plutôt en un battement de cils.
Partons d’un problème connu : le dépistage de la maladie de Parkinson, qui se fait habituellement par le tristement célèbre test du « suivez mon doigt ». neuroClues, avec son casque futuriste, compte rendre cette méthode aussi obsolète que le télégramme, en capturant le mouvement des yeux du patient à une vitesse éblouissante de 800 images par seconde. Qui a dit que la vitesse n’était pas de mise en médecine ?
Et pourquoi s’arrêter à Parkinson ? Les fondateurs de l’entreprise, qui n’ont pas peur de voir grand, imaginent déjà leur dispositif comme le nouveau stéthoscope du cerveau. Des visites chez l’opticien qui se transforment en check-up cérébral, qui l’eut cru ? Leur but ? Aider dix millions de patients d’ici 2032, en incluant les diagnostics de commotions cérébrales, d’Alzheimer, de sclérose en plaques et d’AVC. Un véritable couteau suisse médical, version oculaire.
La start-up vise à transformer les examens visuels en diagnostic cérébral via un dispositif ultra-rapide.
Les processeurs de données ne vont pas chômer puisque le casque fait bien plus que capter des regards fuyants. Il analyse la latence, le taux d’erreur, et offre même une valeur étalon, histoire de savoir si vous êtes dans le coup ou si votre regard trahit quelque chose de plus sombre que vos dernières séries binge-watchées.
Pour ceux qui pensent que l’idée de suivre le mouvement des yeux pour diagnostiquer des maladies est sortie de nulle part, détrompez-vous. La technique existe depuis 1905, mais son intégration dans la pratique clinique a toujours pédalé dans la semoule pour des questions de technicité et de coût. Jusqu’à l’arrivée de nos héros avec leur casque, qui pourrait bien faire entrer cette méthode dans l’ère moderne.
Mais que dire des autres joueurs sur le terrain ? neuroClues n’est pas seul dans la course, mais il mise sur la simplicité d’utilisation et l’accessibilité de son casque pour se démarquer. Pas besoin de chambre noire ou d’un PC de la NASA pour l’utiliser, juste d’un bon vieil ophtalmo et d’un patient prêt à fixer des points sur un écran.
Le financement ne manque pas, avec une belle enveloppe de 5 millions d’euros en pré-Série A, venant s’ajouter aux précieux soutiens de divers investisseurs et programmes européens. Tout ça pour un dispositif qui ne cherche qu’à éclairer notre vision du diagnostic médical, un patient à la fois.
Antoine Pouppez, co-fondateur et PDG de la boîte, rêve déjà d’une entrée sur le marché d’ici 2026/2027, tout en continuant de jouer avec les limites de la science, comme d’habitude. Après tout, qui aurait pu prédire que regarder dans le vide pourrait un jour sauver des vies ?
Source : Techcrunch