« On va avoir besoin d’une plus grande antenne. » – version tech de Brody dans « Les Dents de la Mer ».
Imaginez-vous en train d’essayer de capter le WiFi du café d’en face avec un téléphone de l’époque des dinosaures — voilà à peu près le défi auquel la NASA fait face avec Voyager 1, sautillant joyeusement à plus de 24 milliards de kilomètres de nous (oui, il semblerait que Voyager ignore royalement la règle des 2 mètres). Pour que la fête interstellaire continue et que le disco spatial de Voyager ne s’arrête jamais, la NASA a sorti le grand jeu. Résultat ? Tous les yeux (ou plutôt toutes les antennes) de son complexe de communication de Madrid se sont pointés vers l’au-delà, formant une super antenne grâce à la technique de l' »arraying ».
C’est comme si on mettait toute une batterie de casseroles sur le feu pour capter le murmure de l’univers, ou plutôt les signaux de notre lointain Voyager 1, un touriste spatial qui ne sait décidément pas s’arrêter. Avec déjà cinq casseroles… euh, antennes, nécessaire pour discuter science avec lui, on passe à six pour pas rater un seul gossip cosmique délivré par l’instrument Plasma Wave System (PWS).
« Plus Voyager s’éloigne, plus on a besoin de grosses antennes. »
Aux dernières nouvelles de ces aventuriers interstellaires lancés en 1977, ils ont franchi la bulle protectrice du Soleil pour papoter avec les étoiles dans l’espace interstellaire. Pour la NASA, c’est un peu comme recevoir des cartes postales de contrées inexplorées, chaque donnée envoyée par Voyager valant son pesant de cacahuètes cosmiques. Linda Spilker, la chef de projet, nous confirme qu’on n’est pas prêt de les mettre à la retraite, ces vieux coureurs de galaxies.
Le Deep Space Network (DSN) de la NASA, c’est le grand ordonnateur de ces échanges, une sorte de tour de contrôle pour papotages intersidéraux qui possède des antennes aux quatre coins du globe, dont Madrid s’est récemment illustré en branchant ses six antennes pour la première fois, histoire de ne pas perdre une miette des racontars de Voyager. « On est comme sur un ring, esquivant les balles, » commente un physicien, évoquant les dangereux rayons cosmiques qui menacent nos hardis messagers.
En somme, alors que Voyager s’enfonce toujours plus loin dans le mystère cosmique, ici sur Terre, on ne peut s’empêcher de tourner nos grandes oreilles métalliques vers les confins de l’inconnu, prêts à déchiffrer les secrets de l’univers. Qui sait, peut-être qu’un jour, Voyager nous apprendra que l’espace lointain est peuplé de fans de disco ?
L’aventure continue donc pour Voyager 1 et 2, bravant les éléments et nous rappelant que dans l’espace, personne ne vous entendra rigoler… sauf si vous avez une sacrée antenne !
Source : Mashable