Comment une société comme Boeing, connue pour ses avancées en aéronautique, a-t-elle pu connaître autant de contretemps avec le capsule Starliner destinée à transporter des équipages dans l’espace ? Décennie de retard, dépassements de coûts avoisinant les 1,5 milliard de dollars, les problèmes semblent s’accumuler. Boeing, aux côtés de SpaceX, avait été choisi il y a dix ans pour développer un engin capable de transférer des astronautes de la terre ferme américaine vers la Station Spatiale Internationale (ISS), ambitionnant ainsi de mettre fin à la dépendance des États-Unis envers la Russie pour les vols habités.
Alors que SpaceX réalisait son premier vol habité en 2020, Boeing peinait encore à faire décoller Starliner. Mais qu’est-ce qui a tant retardé Boeing, alors que SpaceX semblait avancer sans encombre majeur ? Les délais initiaux se sont révélés trop ambitieux, mais le 6 mai, Boeing espère rattraper une partie de son retard avec un vol habité prévu. Starliner, prête pour le décollage à Cap Canaveral, portera deux astronautes de la NASA, Butch Wilmore et Suni Williams. Mais, peut-on réellement parler de prêt quand la capsule a connu une série de problèmes lors de ses précédents tests ?
Le vol du 6 mai représentera non seulement le premier vol habité de Starliner, mais également un test crucial de son système dans son ensemble, suite à une série d’obstacles qui aurait pu décourager plus d’un. Comment Boeing a-t-il adressé les défaillances révélées par ses précédents tests, comme le problème de logiciel qui a empêché Starliner d’atteindre l’ISS en 2019, ou encore les fuites de carburant toxique et la corrosion ayant causé de sérieux retards ?
Malgré les multiples obstacles, Boeing et la NASA restent confiants en la réussite imminente de Starliner.
Au-delà de Starliner, Boeing a affronté d’autres défis, faisant face à un examen minutieux de la sécurité de ses avions, notamment après les deux crashs fatals du 737 Max. Cette accumulation d’incidents met-elle en doute la capacité de Boeing à mener à bien des missions spatiales habitées, ou bien la firme peut-elle se racheter avec le succès potentiel de Starliner ?
À l’approche de ce vol test habité, la NASA et Boeing ont affirmé que la capsule a subi des revues exhaustives et qu’elle est prête à supporter des astronautes. Avec Starliner, la NASA vise à avoir une option de rechange en cas de problème avec une des capsules. Mais cette confiance affichée suffit-elle à garantir la sécurité et le succès de la mission ?
Au-delà de sa mission immédiate, le vol du 6 mai est crucial pour la certification future de Starliner en tant que système de transport d’équipage pour la NASA. Avec une réussite, les États-Unis disposeraient de deux systèmes de transport spatial habités distincts. Mais les leçons tirées de ce vol, ainsi que la capacité de Boeing à surmonter ses nombreux défis, pourraient bien déterminer l’avenir du transport spatial habité américain.
Face à tant d’attentes, de pressions et d’incertitudes, la question demeure : Boeing et la NASA peuvent-ils réaliser ce que beaucoup considèrent comme un retour spectaculaire de Starliner dans la course spatiale, ou bien les défis passé et présents projetteront-ils une ombre durable sur l’avenir de ce projet ?
Source : Engadget